: Reportage "On leur donne notre CV" : au salon du Bourget, le "processus inversé" des recruteurs en manque de candidats
Pour cette première édition après le Covid, les visiteurs sont très attendus par les recruteurs de la filière aéronautique, au salon du Bourget 2023, accessible au public depuis vendredi.
12 000 postes sont à pourvoir au salon du Bourget, qui ouvre ses portes au public vendredi 23 juin, après quatre jours réservés aux professionnels. En pleine croissance, le secteur aéronautique espère embaucher au total 25 000 personnes en France cette année, un record. Même dans un secteur à pointe de la technologie comme l’aéronautique, rien ne vaut une bonne vieille banderole en tissus sur un stand. "Il n'y a pas que des vieilles méthodes, glisse Stéphane Dubois, DRH du motoriste et équipementier Safran. On a aussi beaucoup d'approches directes."
La méthode de recrutement du groupe en dit long sur les besoins du secteur aérien. "On fait quelque chose un peu original, ajoute Stéphane Dubois. On va voir les personnes et on leur donne notre CV, pas leur CV, mais le nôtre. On leur montre à quoi on ressemble. C'est un processus inversé et si ça les intéresse, on va les recontacter lundi."
Une formation de six à neuf mois
Rose Brejdenis a signé un CDI chez Airbus à Toulouse, en tant que peintre aéronautique."Mon père restaure des vieilles voitures, du coup la peinture ça m'a plu et je me suis lancé, explique la jeune femme. J'ai fait deux CAP, un en peinture et un en carrosserie, après j'ai travaillé et j'ai postulé au lycée Airbus de Toulouse". L’avionneur européen peut s’appuyer sur deux lycées pro Airbus.
Mais les lycées n’y suffiront pas. La reprise dans l’aérien a rempli les carnets de commandes. Airbus doit sortir 75 avions par mois, rien que pour la gamme A 320. Le groupe va notamment proposer des formations à 1 500 demandeurs d’emplois et peu importe le diplôme. "On travaille avec Pôle Emploi donc on va sélectionner des gens et ensuite ça va être un partage de réussite des petits tests, indique Mikaël Butterbach, DRH France d’Airbus. La compétence de base, ce n'est pas ce qu'on va chercher en priorité mais le comportement et puis l'engagement pour pouvoir suivre une formation entre six et neuf mois."
>> Salon du Bourget : le Gullhyver, ce prototype d'avion décarboné pour répondre aux enjeux climatiques
L’aéronautique peine à attirer certains profils en dehors de ses métiers traditionnels. "Là où on peut manquer, c'est sur de nouvelles formations d'ingénieur dont on aurait besoin dans l'aéronautique : en cybersécurité, gestion de la data, regrette Philippe Dujaric, du Gifas, le groupement des industries du secteur. Des nouveaux métiers sur lesquels on est en concurrence frontale avec d'autres secteurs. Mais les grands noms de l'aéronautique sont toujours au palmarès des noms préférés des écoles d'ingénieurs." La filière aéronautique et spatiale regroupe 200 à 300 000 emplois, soit presque 10 % de l’industrie française.
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