: Témoignages "Ça aurait pu être une catastrophe" : des passagers témoignent après la collision évitée de justesse entre deux avions à l'aéroport de Nice

L'aéroport de Nice a bien failli devenir le théâtre d'un véritable cauchemar dimanche 21 septembre. Vers 23h30, une collision entre deux avions a été évitée de justesse sur le tarmac. Un appareil de la compagnie tunisienne Nouvelair a failli percuter un avion EasyJet, au sol, qui s'apprêtait à décoller.

Le Bureau d'enquête et d'analyses pour la sécurité de l'aviation civile (BEA) s'est penché sur ce qu'il considère comme un "incident grave". Selon les premiers éléments, l'avion Nouvelair s'est trompé de piste d'atterrissage. Le parquet de Nice a également ouvert une enquête mardi pour mise en danger d'autrui. On ignore pour le moment si l'erreur est le fait du pilote ou de la tour de contrôle. Mais une certitude demeure : les passagers ont été très choqués par cet incident.

"On a failli ne plus être de ce monde"

Assis côté hublot sur le siège 19F de l'avion EasyJet, William raconte la tentative de départ chaotique. Alors qu'il commence à rouler pour décoller en direction de Nantes, l'appareil s'arrête d'un coup. "On a entendu un gros bruit, une grosse vibration", explique le passager. Puis le pilote sort du cockpit. "Il avait la main qui tremblait", relate William. Le commandant de bord déclare alors qu'il ne se sent plus apte à piloter l'avion : "Je vais être obligé de vous amener à l'aéroport, de vous faire débarquer parce qu'on vient d'esquiver un crash d'avion. L'avion passait à trois mètres de nous."

William poursuit : "Apparemment le copilote qui était à l'intérieur était carrément en larmes, il n'a pas pu sortir venir discuter". Les passagers sont eux aussi en état de choc en apprenant la nouvelle. Certains se mettent à pleurer, d'autres appellent directement leur famille. "Tout le monde a un peu réalisé qu'on venait d'échapper à la mort", confie le voyageur. Une expérience qui l'a lui aussi profondément marqué : "On a failli ne plus être de ce monde, donc c'est vrai que ça fait relativiser".

"On se dit qu'au final on est bien peu de choses, il y a de quoi se ressentir tout petit."

William, passager Easyjet

à franceinfo

À ce même moment, Jean se trouve dans l'autre avion, le vol Nouvelair, parti de Tunis. Et l'expérience est tout aussi traumatisante. "On était au-dessus de la piste et assez proches du sol, décrit-il. D'un coup, le pilote remet les pleins gaz, mais vraiment pleine balle. Il y a eu une alarme que je n'ai jamais entendue en avion."

Le cœur de Jean s'emballe, mais l'avion remonte dans les airs et finit par atterrir. L'équipage ne donne aucune explication. C'est via la presse, le lendemain, que Jean apprend qu'il a échappé à la mort. "Ça aurait pu être une catastrophe, réalise-t-il désormais. On peut tout imaginer. L'avion qui était sur le point de décoller, donc plein de fioul." S'il relativise, le passager n'en est pas moins choqué : "C'est vrai que ça aurait pu être quand même beaucoup plus rapide que ça."

Plusieurs enquêtes ouvertes

Avec l'enquête ouverte par le parquet de Nice, les gendarmes vont avoir accès aux boîtes noires des deux avions, comme les enquêteurs du BEA. Le parquet aura ensuite la charge de dire s'il y a des responsabilités pénales, s'il doit y avoir des mises en examen et si un procès devant le tribunal correctionnel est envisageable.

Le procureur de Nice, interrogé par ICI Azur, dit vouloir aller vite et comprendre pourquoi deux avions de ligne ont failli se percuter. Cette enquête, précise ICI, est distincte des deux autres déjà ouvertes par l'aviation civile : celle du BEA et celle de la direction du Service de la navigation aérienne.