Interdiction de vente de véhicules thermiques en 2035 : l’Organisation internationale des constructeurs automobiles espère assouplir le délai en Europe
Les constructeurs automobiles européens ont rendez-vous ce vendredi avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
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"Arriver à du zéro véhicule thermique vendu en 2035, c'est totalement irréaliste actuellement", estime le secrétaire général de l'Organisation Internationale des Constructeurs Automobile (OICA). Sur franceinfo, vendredi 12 septembre, François Roudier s'est inquiété de l'interdiction de la vente des voitures thermiques d'ici 2035 dans l'Union européenne face à l'urgence climatique, alors que les constructeurs automobiles européens ont rendez-vous ce vendredi avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
Ce qu'ils voudraient, c'est repousser, ou du moins assouplir ce délai. L'OICA réclame surtout de la flexibilité. "Ceux qui ont déjà pu acheter un véhicule électrique ont une très bonne acceptation", "à 80 % ils vont racheter une voiture électrique. Donc on voit que ça fonctionne. Mais il faut amorcer la pompe. Et là, pour l'instant, c'est difficile", explique François Roudier. Il veut donc "gagner un petit peu de temps pour arriver justement à être compétitifs par rapport aux Chinois".
"Arriver à du zéro véhicule thermique vendu en 2035, c'est totalement irréaliste"
A l'occasion du salon de l’auto à Munich, en Allemagne, les constructeurs auto veulent donc freiner l’objectif électrique et l’arrêt des voitures thermiques en 2035, car de toute façon actuellement, "ce n'est pas du tout la trajectoire pour arriver à ça", constate François Roudier. Selon lui, actuellement "il y a un problème d'infrastructure et surtout un problème de demande parce que ces véhicules restent beaucoup plus chers que les véhicules thermiques. Donc arriver à du zéro véhicule thermique vendu en 2035, c'est totalement irréaliste".
Du point de vue de l'OICA, "le meilleur moyen de se planter [dans l'objectif de décarbonation], c'est d'avoir des objectifs qui ne sont pas réalistes", répète François Roudier. Il appelle à "repousser l'échéance pour être prêts". "Vous avez des constructeurs qui ont investi des milliards dans le véhicule électrique, note-t-il. Notre retard en Europe par rapport à la Chine est phénoménal, ils ont quinze ans d'avance sur le sujet".
Pour se mettre à niveau, "ça coûte très cher aux constructeurs européens, poursuit-il. Les Américains s'y intéressent un petit peu moins, surtout depuis l'administration Trump. Donc en fait, le but du jeu, c'est de pouvoir avoir une industrie européenne qui soit compétitive et qui puisse offrir aux Européens des véhicules électriques valables et non pas des véhicules qui seraient quatre fois plus chers que ceux venant de Chine".
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