Trois questions sur la (lente) remontée des prix de l'essence avant les vacances d'été
Les prix des carburants ont une nouvelle fois augmenté la semaine dernière. Ceux qui vont prendre prochainement la route des vacances doivent-ils commencer à s'inquiéter ? Pas forcément.
Doucement, mais sûrement ? Les prix de l'essence à la pompe ont continué à remonter la semaine passée. Le phénomène se reproduit pour la cinquième semaine consécutive, selon les chiffres officiels du ministère de la Transition écologique et solidaire. Comment analyser cette augmentation, faible mais constante, en pleine période de déconfinement et à la veille des vacances d'été ? Franceinfo vous donne quelques éléments de réponse.
1Quels sont les prix de l'essence actuels ?
Selon les données du ministère, le gazole, qui est le carburant le plus vendu, valait en moyenne, dans la semaine du 15 au 21 juin, 1,2161 euro par litre, en hausse de 0,69 centime par rapport à la semaine précédente.
L'essence super sans plomb 95 s'est pour sa part vendue cette même semaine en moyenne à 1,3181 euro, en progression de 0,56 centime. Quant au SP95-E10, qui contient jusqu'à 10% d'éthanol, il a gagné 0,74 centime, à 1,3038 euro. Enfin, le SP98 était vendu 1,3766 euro, soit 0,74 centime de plus également.
2Quelles sont les raisons de cette hausse ?
On ne peut comprendre les raisons de cette légère hausse, qui reste inférieure au centime d'euro, qu'en revenant sur l'effondrement des prix du pétrole qui a précédé. En avril, l'épidémie de Covid-19 et les mesures de confinement décrétées dans de nombreux pays industrialisés ont fait chuter la demande en produits pétroliers. Le prix du brut s'est donc effondré, provoquant la baisse du prix de l'essence.
Tout aussi logiquement, la sortie du confinement, marquée par la reprise de l'activité et des transports, a fait remonter les cours du brut. Alors qu'il était passé sous les 20 dollars en avril, le prix du Brent de la mer du Nord est remonté, comme le montre ce graphique du site du ministère de la Transition écologique. Lundi, il valait un peu plus de 42 dollars le baril.
Un autre facteur fait monter les prix du brut. "A la hausse de la demande s'est ajoutée la forte baisse de la production de pétrole décidée par les pays de l’Opep et la Russie. Celle-ci résulte de l'accord conclu en avril entre Moscou et l'Arabie saoudite" pour enrayer la chute des cours, explique Guy Maisonnier, ingénieur économiste de l'IFP Energies nouvelles (ex-Institut français du pétrole), contacté par Franceinfo.
"Malgré les doutes, les quotas de réduction fixés par cet accord ont été très bien respectés, à l'exception de l'Irak. Et le prix est remonté à 40 dollars le baril. La hausse du prix à la pompe correspond à cette montée des prix pétroliers", poursuit cet expert des marchés pétroliers.
3L'augmentation va-t-elle se poursuivre ?
Alors, cette hausse est-elle durable ? Les futurs vacanciers pressés de prendre la route doivent-ils s'inquiéter ? Non, répond en substance Guy Maisonnier : "A priori, on est remonté à un niveau d’équilibre sans forte hausse à cause des stocks élevés."
En effet, détaille-t-il dans une note, "la baisse pourtant significative de l’offre mondiale de pétrole n’est pas suffisante pour éliminer les excédents au deuxième trimestre en raison d’un recul plus important de la demande". Ces stocks empêchent, selon lui, une flambée des prix dans l'immédiat et pour les mois à venir. Néanmoins, il n'exclut pas qu'on puisse encore "monter à 45 dollars le baril". Cela ferait prendre encore quelques centimes au prix affiché à la pompe.
Cependant, face à l'inquiétude qui se manifeste ici ou là, Guy Maisonnier pointe surtout "un effet psychologique" et l'oubli des tarifs qui, il y a quelques mois, étaient plus élevés. "Les gens qui vont à la pompe voient que ça monte, s'exclame-t-il, mais ils oublient qu'en 2019, le super sans plomb valait 1,48 le litre, contre 1,30 aujourd'hui !"
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