"Pas le temps", "difficile à mettre en œuvre"... Les nouvelles voies de covoiturage autour de Paris crispent déjà certains automobilistes

Quatre mois après le passage à 50 km/h, un nouveau changement majeur entre en vigueur sur le périphérique parisien lundi 3 mars. Comme pendant les Jeux olympiques, la voie de gauche sera réservée, sur la majeure partie du périphérique de la porte de Sèvres à la porte de Bercy, à certains types de véhicule pendant les heures de pointe, de 7 heures à 10h30, et de 16 heures à 20 heures, en semaine. Seuls les bus, les taxis, les secours et les voitures avec "au moins deux personnes à bord" pourront y circuler. 

Cette mesure n’est mise en place, dans un premier temps, qu’entre le quai d’Issy et la porte de Bercy, en passant par le nord de Paris. La mairie  veut avec cette mesure encourager le covoiturage.

Mais les automobilistes sont-ils prêts à franchir le pas ? C'est loin d'être gagné pour les personnes croisées dans des stations-services proches du périphérique. Pompe en main, Arnaud fait le plein de sa voiture. Il vit hors de Paris, et prend le périphérique très fréquemment pour son travail. Pour lui, passer au covoiturage, c'est "très difficile à mettre en œuvre. Je sors de rendez-vous et je vais à un autre rendez-vous à deux endroits différents".

Ilan, étudiant, est lui aussi un habitué du périphérique qui le prend "à peu près tous les jours le matin ou aux heures de pic". Il fait partie des huit usagers sur dix qui roulent seuls dans leur véhicule sur le périphérique et il ne se voit pas changer de fonctionnement. "Je ne pense pas, parce que, déjà, je n'ai pas trop de temps à consacrer au covoiturage, étant donné que ma fac est assez loin", explique l'étudiant.

"Je suis rarement tout seul"

Un million et demi de déplacements ont lieu tous les jours sur ces voies désormais limitées à 50 km/h. Pour trouver des automobilistes prêts à franchir le pas du covoiturage, il faut plutôt regarder du côté de ceux qui prennent de manière générale moins leur voiture, comme Christophe. "Je suis rarement tout seul parce que je suis toujours avec des amis pour aller d'un point A à un point B. Je n'utilise pas la voiture quand je suis tout seul en fait..."

Comme incitation, la mairie de Paris avance un chiffre : partager ses trajets fait économiser 770 euros par an. Côté finance, d'autres se frottent les mains à l'idée de cette voie réservée au covoiturage.

"Les clients qui sont dans l'urgence, je pense qu'ils vont peut-être davantage nous commander et ça va donner plus de boulot."

Lancine, chauffeur VTC.

à franceinfo

Les voitures de transport avec chauffeur pourront en effet utiliser les voies réservées au covoiturage mais uniquement lorsqu'ils auront des passagers à leur bord.

Pour le moment, la mesure reste expérimentale assure la mairie de Paris. Aucune verbalisation n'aura lieu avant le 2 mai et un premier bilan est prévu en septembre.