Vidéo "Je suis KO" : Stéphane Winkel, entrepreneur en cryptomonnaies dont la femme a été enlevée en pleine rue à Bruxelles, témoigne d'une vie chamboulée

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Temps de lecture : 3min - vidéo : 4min
Article rédigé par France 2 - E. Pelletier, G. Beaufils, B. Frydman, J. Laurent-Kaysen, J. Cohen-Olivieri, D. Aysun, @RevelateursFTV. Édité par l'agence 6Medias
France Télévisions

Après l'enlèvement brutal de son épouse à Bruxelles, en décembre, par un gang spécialisé dans les enlèvements d'entrepreneurs en cryptomonnaies, Stéphane Winkel raconte un quotidien bouleversé, entre peur constante, traumatismes et manque de coopération judiciaire face à une série d’attaques ciblées.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


C'est l'histoire d'un homme toujours sur le qui-vive. "Je me sens moins à l'aise qu'avant. Je fais toujours très attention où je vais et je garde toujours un œil sur tout ce qui m'entoure. Je fais attention aux plaques d'immatriculation, aux camionnettes. Avant, je croyais être en liberté absolue. Maintenant, je sais que je ne le suis plus", confie Stéphane Winkel. C'est dans un appartement loué pour l'occasion à Bruxelles que France Télévisions a rencontré ce magnat de la cryptomonnaie. Sa famille a été victime, peu avant Noël 2024, d'un gang ultra-violent : des Français spécialisés dans la séquestration d'entrepreneurs en crypto.

En décembre, alors qu'il se trouve chez lui dans un quartier résidentiel de Bruxelles, il entend des hurlements de femme. Dehors, une camionnette. "Elle démarre en trombe. J'arrive à ouvrir la porte. Mais je me retrouve au sol. En me retrouvant au sol, je vois juste en face la chaussure de ma femme. Et là, je comprends que ce n'est pas une personne ordinaire qui a été enlevée, mais c'est ma femme. Et là, le monde s'écroule. C'est le trou noir, le battement de cœur. Pendant quelques secondes, je suis KO", raconte-t-il. Les ravisseurs contactent ensuite l'entrepreneur et réclament 10 millions d'euros en menaçant toute sa famille. Poursuivis par la police, les malfaiteurs terminent leur fuite dans un fossé, où l'épouse est retrouvée blessée, mais vivante. Des côtes cassées, des contusions partout… Mais elle échappe au pire.

Vigilance constante et peur quotidienne

Stéphane Winkel n'a pas été choisi au hasard. Très actif sur les réseaux sociaux, il affichait ses succès dans les cryptomonnaies. Un signe distinctif qui a suffi aux malfaiteurs pour le cibler. D'autres grands noms de ce secteur ont également été attaqués. David Balland, cofondateur de Ledger, a été mutilé lors d'une séquestration. Les victimes, en échangeant, ont vite constaté que les méthodes des agresseurs se recoupaient : "mêmes phrases, mêmes montants exigés, mêmes fautes d'orthographe".

Au printemps, une nouvelle attaque secoue Paris : la fille d'un autre magnat de la crypto est agressée en pleine rue, une vidéo de l'agression circule massivement. Pour Stéphane Winkel, c'est un nouveau traumatisme. Depuis l'agression, la vie de la famille Winkel a basculé. Entre vigilance constante et peur quotidienne, le chef d'entreprise ne vit plus comme avant. En juillet, les agresseurs de son épouse ont été condamnés à douze ans de prison en Belgique. Quant au cerveau présumé de cette série d'enlèvements ultra-violents, il a été arrêté au Maroc.

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