Dette publique : l'agence Moody's s'abstient de noter la France

L'agence de notation explique que "l'orientation politique à moyen terme du gouvernement" et "la manière dont il entend réduire le déficit budgétaire" restent floues. Elle maintient de fait sa note Aa3.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'enseigne de l'agence de notation Moody's, en France, le 11 avril 2025. (JEAN-MARC BARRERE / HANS LUCAS / AFP)
L'enseigne de l'agence de notation Moody's, en France, le 11 avril 2025. (JEAN-MARC BARRERE / HANS LUCAS / AFP)

Pas de changement. Quatre mois après l'avoir rétrogradée d'un cran, l'agence de notation Moody's n'a finalement pas actualisé la note de la dette publique de la France, vendredi 11 avril, arguant notamment de l'instabilité politique.

"Aucune action n'a été prise au sujet de la note de la France", a confirmé à l'AFP l'agence de notation après la publication dans la soirée d'un document annonçant l'achèvement de la révision périodique de notation pour la France. Cela équivaut de fait au maintien du niveau actuel, à "Aa3", l'équivalent d'un 17/20. "Le gouvernement reste fragile et ne dispose pas d'une majorité claire au Parlement. De ce fait, l'incertitude concernant l'orientation politique à moyen terme du gouvernement, en particulier la manière dont il entend réduire le déficit budgétaire toujours élevé de la France en 2026 et au-delà, reste élevée", justifie Moody's.

La note de la dette publique française avait été abaissée de "Aa2" à "Aa3" en décembre, au vu de la "fragmentation politique" du pays, peu propice selon Moody's au rétablissement rapide des finances publiques. C'est l'équivalent du "AA-" de Fitch et S&P mais, contrairement à la perspective négative de ces dernières, la perspective stable attribuée par Moody's suggère qu'une nouvelle révision n'est pas envisagée à plus ou moins brève échéance.

De nombreuses "incertitudes" sur le budget et la croissance

Le gouvernement détaillera sa trajectoire budgétaire le 15 avril, lors d'une conférence sur les finances publiques autour du Premier ministre, François Bayrou. L'exécutif a réaffirmé sa volonté de réduire le déficit public à 5,4% du PIB cette année, après 5,8% en 2024, pour être sous le plafond européen de 3% en 2029, une ambition qui maintient toutefois la France parmi les cancres de la zone euro.

Mais le risque économique s'est accru avec la tempête commerciale déclenchée par le gouvernement américain le 2 avril, puis temporairement suspendue mercredi pour 90 jours – sauf avec la Chine. Citant des "incertitudes", le ministre de l'Economie, Eric Lombard, a abaissé à 0,7% la prévision gouvernementale de croissance pour 2025, contre 0,9% auparavant, et après 1,1% en 2024.

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