: Reportage "On a déjà supprimé un poste" : à Paris, une association confrontée à la baisse concrète des financements publics
Alors que le gouvernement cherche de nouvelles économies, de l'ordre de 40 milliards d'euros, les associations, comme le centre social parisien Le Picoulet, doivent déjà réduire la voilure et se séparer de personnel, faute de subventions.
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Se serrer la ceinture. Tel est le mot d'ordre du Premier ministre, qui a tenu, mardi 15 avril, une conférence sur les finances publiques afin d'économiser 40 milliards d'euros sur le budget 2026. Les associations, qui subissent des baisses de subventions, alertent sur leur santé financière. Une association sur trois envisage même de réduire sa masse salariale, selon la dernière enquête du Mouvement associatif parue le 9 avril dernier. C'est déjà le cas pour une association parisienne, le centre social Le Picoulet, où les conséquences de ces baisses sont bien concrètes.
Pendant les vacances de Pâques, dans la salle principale, les 11-17 ans jouent au babyfoot et s'inscrivent aux activités de la semaine. Bogdan, 12 ans, a un programme bien chargé : "Je vais faire du bubblefoot, on va aller au cinéma, on va faire une session vélo", décrit-il. Permettre aux plus jeunes d'accéder aux loisirs est l'un des objectifs de l'association. Beaucoup d'enfants qui la fréquentent ne partent pas en vacances. "Si je n'étais pas inscrite ici, je serais dehors à traîner avec mes copines ou je marche et je m'ennuie", raconte la jeune Lylia.
Depuis quelques mois, ces activités proposées aux enfants sont revues à la baisse, il n'y a plus de sorties en car ou hors de Paris, car il faut faire des économies. Cette année, l'association a perdu 53 000 euros de financement de l'État et de la ville, cela représente 7% de son budget. "Nous, on a déjà supprimé un poste, explique Sébastien Magnier, le directeur du centre Le Picoulet. Un poste de médiateur numérique qui était là pour des permanences numériques, accueillir les gens, les accompagner sur la maîtrise de l'outil numérique, mais aussi les démarches en ligne. Tout ça, on l'arrête en 2025."
Cet arrêt complique la vie des habitués, comme Yvonne, 81 ans et qui vit juste à côté. Elle a souvent des problèmes avec son téléphone portable, mais depuis le départ du médiateur numérique, elle n'a pas trouvé de solution : "Je ne marche pas très bien, il y a des médiateurs ailleurs, mais je ne peux pas y aller. Il y a peut-être des cours ailleurs aussi, mais je ne peux pas y aller", regrette la dame âgée.
Avenir incertain
Le champ d'action du centre social diminue et son avenir est incertain, selon le directeur de l'association. Au-delà de ces baisses, d'autres subventions publiques, qui représentent 20% de son budget annuel, sont en retard. "Tant qu'on n'a pas de réponse sur ces financements-là, c'est compliqué de voir l'avenir, déplore Sébastien Magnier. On a déposé les dossiers en octobre, on est mi-avril et on n'a aucune réponse, à part un son de cloche qui nous dit 'attendez-vous à avoir des baisses'."
Contactée par franceinfo, la Ville de Paris, qui agit de concert avec l'État dans l'attribution de plusieurs subventions, rappelle que le retard de l'adoption du budget 2025 a bousculé les calendriers. Sébastien Magnier le craint, si ces baisses sont effectives, il faudra peut-être se séparer d'un autre salarié ou réduire encore le champ des activités.
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