Suppression de deux jours fériés : le refus de la population grandit

Publié
Temps de lecture : 2min - vidéo : 2min
Article rédigé par France 2 - C. Rougerie, I. de la Gorce, E. Truchat A. Delcourt, A. Lo Coscio, E. Jarliot - Édité par l'agence 6Medias
France Télévisions

84 % des Français s'opposent désormais à la suppression des deux jours fériés proposés dans le budget de François Bayrou. Un chiffre en constante augmentation depuis l'annonce de la mesure par le Premier ministre au début de l'été.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.

Deux jours fériés en moins et pas de salaire en plus. Chez Deejo, une entreprise de fabrication de couteaux, les salariés sont majoritairement contre, comme Julien Pasquiot, administrateur des ventes : "Je ressens ça comme une baisse de mon salaire. Je travaille plus pour le même salaire. C'est-à-dire que je travaille pour moins cher à l'heure."

Un autre employé travaille sur la chaîne d'assemblage. Lui, il craint pour sa santé : "On va plus travailler, on va plus se fatiguer, moins se reposer, et, en fin de compte, on n'aura rien." Un autre nuance : "C'est que deux jours en soi. C'est pas grand-chose. Un jour de repos, ça fait du bien sur le coup, mais c'est rien du tout", argumente Julien Chassard.

4 milliards pour l'État

Pour faire des économies, François Bayrou propose de supprimer le lundi de Pâques et le 8 mai. En clair, cela veut dire que salariés et fonctionnaires travailleront deux jours de plus sans être payés. En contrepartie du surcroît d'activité, les entreprises verseraient une contribution. L'objectif est de faire rentrer 4,2 milliards d'euros dans les caisses de l'État.

Mais le représentant des très petites entreprises redoute des conséquences néfastes sur le secteur touristique. "Celle des deux jours fériés doit être revue parce qu'elle est préjudiciable aux petites entreprises, particulièrement celles du secteur des services, du tourisme, de l'hôtellerie et de la restauration", explique Michel Picon, président d'U2P.

D'autres mesures posent problème

Lundi 25 août en après-midi, François Bayrou réaffirmait que cette proposition était négociable. Certains syndicats de salariés rappellent, eux, qu'ils ne s'opposent pas uniquement à la suppression de ces deux jours fériés. "Il ne faudrait pas que si, au dernier moment, le Premier ministre lâche sur ces deux jours fériés, cela fasse oublier aux travailleurs qu'il y a des tas d'autres choses dans ce budget qui sont très problématiques", explique Cyril Chabanier, président confédéral de la CFTC.

Les syndicats se retrouveront le 1er septembre pour décider de leurs actions.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.