Manifestations des agriculteurs : éleveurs et producteurs vent debout contre la concurrence des produits étrangers

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Article rédigé par France 2 - C. De la Guérivière, N. Ly, A. Dupont, V. Chatelier, T. Sitter, C. Chabaud, G. Goldstein, S. Loeb, M. Guilho, C. Rousseau, A. Boulet. Édité par l'agence 6Medias
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Les agriculteurs sont à nouveau mobilisés partout en France, vendredi 26 septembre. Des actions ont lieu depuis tôt dans la matinée, à l'appel des FNSEA et des Jeunes agriculteurs. La profession dénonce notamment la concurrence déloyale des produits étrangers.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


Quatre heures du matin, vendredi 26 septembre, au Marché Gare de Strasbourg (Bas-Rhin) : contrôle des camions et de la provenance des marchandises par des agriculteurs en colère. Un camion arrive d'Allemagne, les caisses sont ouvertes. "Ce sont des origines allemandes ici, qui viennent de l'autre côté du Rhin", constate Lucas Clauss, ouvrier agricole. Résultat, des étiquettes rouges sont collées, en symbole de protestation contre les produits étrangers qu'ils perçoivent comme de la concurrence déloyale.

"On nous demande plus de qualité et, au final, qu'est-ce qu'on a derrière ? On apporte plus de produits de l'étranger qui, eux, ne respectent pas nos normes. Et ça, sur un marché unique, nous, ça ne nous va pas", affirme Franck Moser, secrétaire général des Jeunes agriculteur du Bas-Rhin.

Dans un autre camion, les agriculteurs retrouvent des produits, cette fois tous français. Les étiquettes seront donc vertes, conformes à leurs attentes. Selon eux, il faut stopper les importations inutiles. "On a de très bonnes terres, on a une très bonne agriculture, on a de très bons techniciens, on a le savoir-faire. Il faut absolument qu'on produise en France", assure Claire Diutter, agricultrice. Et Bruxelles est coupable, selon eux. "Il faut que notre agriculture soit protégée. Et ce qu'on remarque avec le Mercosur, avec l'Ukraine, c'est qu'en fait, cette Europe qui devrait nous protéger et elle ne nous protège pas toujours", souligne sur scène Gérard Lorber, président de la FDSEA du Bas-Rhin.

"Les prix sont trop élevés maintenant"

Dans un supermarché à Lyon (Rhône), des opérations étiquetage ont lieu également. Dans le viseur, les fruits produits à des milliers de kilomètres et souvent moins chers, comme des kiwis de Nouvelle-Zélande ou encore des grappes de raisin. "En France, on sait faire du raisin, on a du joli raisin. Et il n'y a pas de raison qu'il y ait du raisin qui vienne d'Italie, en fait", estime un manifestant.

Les clients sur place sont partagés. "Pourquoi aller prendre ailleurs alors qu'on en a en France ?", interroge une femme."Je suis désolée pour les producteurs français, mais les prix sont trop élevés maintenant quand ça vient de France", confie une autre consommatrice. À Amiens, les produits non français sont enlevés des rayons par ces agriculteurs. Ces actions coup de poing vont continuer toute la journée, partout en France.

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