"Pour Draghi, l'expression 'pacte de croissance' est un élément marketing"
Le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, a plaidé mercredi pour "un pacte de croissance" européen au-delà du pacte budgétaire. Analyse de l'économiste Jérôme Creel.
Les observateurs ont cru quelques instants à une mini-révolution. Et puis non. Le président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, a plaidé mercredi 25 avril pour "un pacte de croissance" européen, au-delà du pacte budgétaire. François Hollande, qui prône une révision du traité budgétaire en faveur de la croissance, a applaudi.
Il ne s'agirait pourtant que d'un effet de manche du grand argentier de Francfort, qui n'est pas prêt à changer sa vision économique du monde. Jérôme Creel est chercheur à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) et professeur à ESCP Europe.
FTVi : Que retenez-vous des déclarations de Mario Draghi ?
Jérôme Creel : Il me semble qu'il n’y a aucun tournant. Ces propos consistent à promouvoir des réformes structurelles, comme la libéralisation accentuée des marchés des biens, des services et du travail. Ce n'est pas nouveau dans la rhétorique de la BCE.
L'expression "pacte de croissance" a pourtant fait réagir…
C'est une nouvelle appellation, mais il faut aller au-delà de cet élément marketing. Selon ses statuts, la croissance est l'objectif numéro 2 de la BCE, après la stabilité des prix. Comme il n'y a aujourd'hui pas de pression inflationniste dans la zone euro, il n'est pas étonnant que Mario Draghi évoque la croissance. Sa déclaration est inhabituelle, mais pas exceptionnelle. Ce n'est pas très important dans notre vie quotidienne, ni dans la campagne présidentielle française… On est loin de la proposition de François Hollande.
Pourquoi Mario Draghi a laissé échapper ces mots, en sachant qu'ils seraient amplifiés ?
Je pense qu'il y a tout de même un consensus après les prévisions du FMI, mais aussi des équipes de l'OFCE, qui montrent un risque de récession en 2012 en conséquence des restrictions budgétaires. La position de monsieur Draghi peut signifier : "Nous avons compris qu'il fallait aussi de la croissance pour soulager nos dépenses publiques". Il s'achemine peut-être doucement vers une nouvelle ligne pour la BCE.
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