Défauts de paiement : une menace grandissante qui étouffe les petites entreprises françaises

Publié
Temps de lecture : 2min - vidéo : 2min
Article rédigé par France 2 - A. Guin, C. de la Guérivière, V. Lucas, M. Cario, F. Fontaine. Édité par l'agence 6Medias
France Télévisions

Les retards de paiement fragilisent de plus en plus les entreprises françaises. Face à l’augmentation des impayés, certaines doivent revoir leurs pratiques et sécuriser leurs transactions. Une situation qui menace directement leur trésorerie, leurs emplois et, parfois, leur survie.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder dans son intégralité.


Dans le bureau de la comptabilité, voici la bête noire d'une entreprise de 100 salariés : une feuille qui recense tous les retards de paiement de ses clients. Les petites lignes s'accumulent. Au total, 115 000 euros auraient déjà dû tomber dans les caisses de l'entreprise cette année. Des impayés en nette augmentation : + 25 % par rapport à 2024. Désormais, la société fait appel à un cabinet extérieur pour évaluer la solvabilité de ses clients.

Pour les prochaines commandes, un client avec un score de solvabilité de 2 sur 10 devra sans doute payer un acompte avant la livraison. Jean-Pierre Demaria précise : "Si effectivement les clients ont des problèmes de paiement, ça rejaillit sur notre propre fonctionnement de la société. On aura du mal à payer nos fournisseurs, nos impôts, nos banques."

Quand les retards menacent l’emploi

Un problème bien présent à l’esprit de Marha Kanté, monteur câbleur depuis quatre ans, qui assemble des composants pour l’aviation ou le secteur médical. "Ça peut retarder les commandes que nous avons à faire. Ça peut aussi créer un danger pour mon poste à moi, vu que ça va réduire l’activité", explique-t-il.

Légalement, en France, les professionnels disposent de 30 jours pour payer. Mais les retards au-delà de ce délai ne cessent de s’allonger : 11,7 jours en 2022, 13,6 jours en 2024.

Les premières victimes sont les petites entreprises, fragiles et rarement en position de force. Selon Pierre Pelouzet, Médiateur des entreprises : "Les petites entreprises se trouvent souvent dans une situation de dépendance face à un grand client. Elles se disent que si elles insistent trop pour obtenir leur argent, même s’il est dû, ce client ne leur fera plus confiance. Il y a une peur de saisir la justice."

Des conséquences parfois fatales

Selon un récent rapport, plus de la moitié des patrons de très petites entreprises estiment que ces retards de paiement ont un impact critique sur leur trésorerie. Et pour certaines d’entre elles, ces retards mènent purement et simplement à la faillite.

Parmi nos sources :

Liste non exhaustive

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.