Difficultés de recrutement dans les secteurs du soin : "Il va falloir que les autorités prennent leurs responsabilités", alerte l'Union nationale de l'aide

"Il faut absolument que les services d'aide à domicile se réorganisent et fonctionnent en équipe et en coordonnant les actions", plaide Marie-Reine Tillon, la présidente de l'Union nationale de l'aide, des soins et des services aux domiciles (Una), vendredi sur franceinfo.

Article rédigé par franceinfo
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Une aide à domicile chez une personne âgée, le 16 mars 2023. Image d'illustration. (LUDOVIC MAILLARD / MAXPPP)
Une aide à domicile chez une personne âgée, le 16 mars 2023. Image d'illustration. (LUDOVIC MAILLARD / MAXPPP)

Alors que les intentions de recrutement au sein des entreprises en France sont en baisse de 12,5% en 2025 par rapport à l'année précédente, selon France Travail, les métiers du soin et de l’accompagnement font face, à l'inverse, à une forte demande d'embauches avec "des difficultés de recrutement supérieures à la moyenne". Pour Marie-Reine Tillon, la présidente de l'Union nationale de l'aide, des soins et des services aux domiciles (Una), invitée sur franceinfo vendredi 11 avril, il est temps que "les autorités prennent leurs responsabilités". 

Parce que ce n'est pas le travail qui manque dans ce secteur, selon la présidente de l'Una : "Les besoins sur le terrain sont de plus en plus grands puisque la population vieillit. On se trouve dans une période complexe [...] où l'image du métier n'est pas très bonne alors que ce sont de très beaux métiers du lien." 

Parmi les pistes d'amélioration, d'après Marie-Reine Tillon, il y a l'organisation du travail. "Quand on travaille en établissement, on est en équipe, décrit-elle. Quand on travaille à domicile, on est seul. Et il faut absolument que les services d'aide à domicile se réorganisent et fonctionnent en équipe et en coordonnant les actions."

L'Etat accusé de ne pas assez jouer le jeu

Et puis il y a évidemment la question pécuniaire. Pour la présidente de l'Una, les collectivités ainsi que l'Etat ne jouent pas assez le jeu, notamment pour la branche non lucrative, c'est-à-dire associative, en partie rémunérée par les subventions publiques : "À chaque fois qu'on essaie de remonter au niveau du Smic, les départements refusent de voter l'agrément de l'avenant à la Convention collective". Un avenant qui devait permettre d'augmenter les salaires, et qui est toujours en pause.

L'enjeu, selon Marie-Reine Tillon, est d'avoir "du personnel de qualité, formé et bien rémunéré" pour prendre correctement en charge les personnes aidées. "Il nous arrive parfois de devoir faire des choix entre deux situations urgentes et de se dire 'quelle est la situation la plus urgente ?' [...] Éthiquement, ce n'est pas entendable."  

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