: Reportage "Ma hantise, c'était de perdre un animal" : les craintes d'un éleveur dont le troupeau est touché par la maladie hémorragique épizootique
En France, 790 foyers de maladie hémorragique épizootique (MHE) sont recensés, dont un dans le Maine-et-Loire. Les éleveurs craignent que la maladie continue à circuler, affaiblissant leurs bovins. Ils réclament notamment plus de vaccins pour enrayer l'épidémie.
L'élevage français, en crise, ouvre son salon international à Rennes (Ille-et-Vilaine) mardi 17 septembre. Le Space se déroule jusqu'à jeudi. Les éleveurs font face à trois maladies en même temps, c'est inédit dans notre pays et en Europe. La grippe aviaire toujours, qui a fait son retour en Bretagne, dans le Morbihan et en Ille-et-Vilaine. Mais surtout depuis cet été, la fièvre catarrhale ovine (FCO), qui touche les brebis et les moutons. Près de 2 000 foyers sont confirmés.
Et il y a une autre maladie qui touche les vaches : la maladie hémorragique épizootique. La MHE est apparue en France en 2023, mais elle se propage vers le nord de la France depuis le 1er juin. 790 foyers sont recensés, dont un dans le Maine-et-Loire à une heure d'Angers.
Un matin, sur son exploitation de Bouzillé, Clément Rousselot ne reconnaît plus certaines de ses 210 vaches de race limousine et notamment leur museau. "Ça faisait plein de petits vaisseaux rouges sur le mufle, notamment une vache qui avait des ulcères partout dans la bouche, donc elle a arrêté de manger pendant trois jours, elle est devenue très maigre, décrit-il. Ça peut aller jusqu'à la boiterie. Ma hantise, c'était de perdre un animal."
Près de 1 500 euros de frais de vétérinaire
Sur les 25 vaches touchées dans cette ferme, aucune n'est morte des suites du virus. Le taux de mortalité de la MHE est d'ailleurs très faible, mais il est difficile d'empêcher la propagation du moucheron vecteur de la maladie. "On ne peut pas les voir, ils font un à trois millimètres, explique l'éleveur. Le culicoïde, il n'y a que la femelle qui pique aux muqueuses, et on ne désinsectise jamais autour des yeux, sur le nez, sur la mamelle et sur la vulve. On n'arrive pas à désinfecter les zones sensibles de piqûres."
La conséquence économique est directe pour ce Gaec, ce groupement agricole de sept associés, qui a engagé 1 500 euros de frais de vétérinaire en moins d'un mois. Mais la crainte est pour l'an prochain car de nombreuses bêtes malades ont eu de la fièvre, rappelle Clément Traineau, éleveur lui aussi dans les Mauges. "Quand un animal gestant a une montée en température, forcément le fœtus ou l'embryon disparaît. Malheureusement, on a de grandes chances de penser que ce sera le cas dans neuf mois. On a aussi l'expérience de nos collègues du Sud-Ouest qui ont eu des baisses importantes de la reproduction, qui sont attribuées à la MHE."
Une conséquence du réchauffement climatique
C'est pourquoi ce dirigeant régional de la FNSEA, premier syndicat agricole français, réclame plus de vaccins. "Il n'y a que deux millions de doses qui ont été produites pour la France, sachant que ça ne permet de vacciner qu'un million de bovins", déplore Clément Traineau.
En France, 18 millions de vaches sont réparties dans 171 000 élevages, qui devront de toute façon s'adapter, ajoute Clément Rousselot. La maladie hémorragique épizootique est une conséquence directe du réchauffement climatique. "Je pense que si on avait des hivers plus froids, ces petits insectes survivraient certainement moins bien, observe-t-il. On se rend compte qu'on a plutôt des hivers doux. Cette année, c'est l'exemple parfait avec de l'humidité, donc propice pour cet insecte."
L'Anses, l'agence de sécurité sanitaire, l'a démontré dans une étude parue en 2023 au moment de l'apparition de la MHE dans le sud de la France.
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