Le patron de la gendarmerie évoque dans une lettre interne "la possibilité d'un conflit armé" en France

"Depuis l'invasion russe en Ukraine, la possibilité d'un conflit armé et d'une agression du sanctuaire national doit être sérieusement envisagée", explique Hubert Bonneau dans une lettre interne adressée à la haute hiérarchie.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Hubert Bonneau, directeur général de la gendarmerie nationale, le 7 novembre 2024, à Paris. (STEPHANE GEUFROI / OUEST FRANCE / MAXPPP)
Hubert Bonneau, directeur général de la gendarmerie nationale, le 7 novembre 2024, à Paris. (STEPHANE GEUFROI / OUEST FRANCE / MAXPPP)

Il met en garde. Le patron de la gendarmerie nationale, Hubert Bonneau, estime que "depuis l'invasion russe en Ukraine, la possibilité d'un conflit armé et d'une agression du sanctuaire national doit être sérieusement envisagée", dans une lettre interne adressée à la haute hiérarchie. Dans ce courrier daté du 19 janvier dévoilé par Le Monde et Intelligence Online, et consulté mardi 28 janvier par l'AFP, le général Bonneau évoque "l'hypothèse d'un engagement majeur". Il ajoute que "les évolutions politiques aux Etats-Unis, avec leurs possibles conséquences sur l'Otan, vont sans doute pousser l'Europe à s'engager plus avant pour sa propre défense".

"En tout point du territoire national, notamment outre-mer, différents acteurs et compétiteurs cherchent à déstabiliser la nation. Face à cela, je veux insister sur notre lien avec les armées et sur l'enjeu structurant de la DOT [Défense opérationnelle du territoire]", insiste le général. "En tant que force militaire, nous avons le devoir de nous y préparer pour tenir notre place", écrit encore le directeur général de la gendarmerie nationale.

"Faire des choix et accepter des priorisations"

Par ailleurs, le général Bonneau évoque dans sa missive la lutte contre la criminalité organisée et les narcotrafics avec la création de l'Unité nationale de police judiciaire de la gendarmerie et la nomination du général Sylvain Noyau en tant que préfigurateur de cette nouvelle entité.

Il insiste, en outre, sur la nécessité de "renforcer l'efficacité de l'action" de la gendarmerie dans le domaine du renseignement "en préservant absolument les équilibres institutionnels qui prévalent en matière de renseignement". S'agissant du budget, le général prévient qu'il faudra "faire des choix et accepter des priorisations". Il a souhaité que le futur budget reprenne les lignes du projet de budget élaboré par le précédent gouvernement pour 2025.

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