Déconfinement : "On va vers des choses qui embrouillent les gens", réagit le restaurateur Xavier Denamur à propos des nouvelles règles pour les terrasses
Le gouvernement a annoncé mercredi qu’il supprimait les jauges à l’extérieur pour les restaurants qui ont une petite terrasse pour leur réouverture le 19 mai.
"Expliquer qu’on gardait un mètre entre les tables eût été beaucoup plus simple", affirme Xavier Denamur, restaurateur à Paris, sur franceinfo mercredi 12 mai, alors que le gouvernement a annoncé qu’il supprimait les jauges à l’extérieur pour les restaurants qui ont une petite terrasse. "Quand on est en dessous de sept, huit tables, dix tables, on peut considérer qu'il n'y aura pas de jauge", a détaillé Alain Griset, ministre délégué aux PME.
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Ce restaurateur assure que certains de ses confrères sont "perdus" avec ces questions de superficie et de jauge. "On va vers des choses qui embrouillent les gens", poursuit cet exploitant de cinq établissements dans le Marais qui reste malgré tout "favorable" à la réouverture des terrasses à partir du 19 mai. Les restaurateurs devront aussi installer des séparations physiques entre les tables.
franceinfo : Les restaurateurs qui ont une petite terrasse de quelques tables seront exemptés de la jauge à 50%. Est-ce une bonne nouvelle ?
Xavier Denamur : Beaucoup de restaurateurs étaient un peu perdus sur ces histoires de jauge. Je pense qu'il [le gouvernement] aurait dû garder un peu les protocoles de l'année dernière en expliquant : "On va laisser un mètre entre les tables." C'est déjà beaucoup plus simple que d'expliquer cette histoire de surface. Pour moi, c’est un peu technique. Alors beaucoup de restaurateurs ne vont pas ouvrir.
J'ai la chance d'avoir cinq affaires l'une à côté de l'autre, du coup, je vais utiliser deux de mes affaires qui ont des terrasses plus grandes pour aller servir les petites terrasses à côté. Mais c'est parce que j'ai la chance d'avoir des affaires collées les unes aux autres. Sinon, il est clair que si vous avez cinq ou six tables, vous n'avez aucune rentabilité. On peut comprendre que le gouvernement veuille qu'on ouvre absolument. Je suis favorable aussi à ce qu'on ouvre mais ça ne sera pas rentable.
Il faudra aussi installer des séparateurs entre les tables…
J'en avais déjà acheté l’année dernière. Mais, c'est vrai que le gouvernement aurait pu l'annoncer, par exemple, une quinzaine de jours avant. Il s’y prend toujours au dernier moment. Il reste trois jours pour s’installer. Donc ça va être compliqué. Mais ce qui me fait marrer, c’est qu’on nous explique que des plantes seraient des séparateurs. Ça me paraît bizarre. C'est comme les plantes qui absorberaient le bruit ou qui absorberaient le Covid, j'y crois pas trop.
Il faut des séparateurs pour tenir jusqu’au 9 juin. Puisqu’à partir de cette date, on aura plus ce problème de jauges en terrasse mais on aura toujours la distanciation, normalement d'un mètre. Je pense que d’expliquer qu’on gardait un mètre entre les tables eût été beaucoup simple. On va vers des choses qui embrouillent les gens. Et je pense qu'il faut toujours essayer d'être dans le bon sens. J’ai écouté Bruno Le Maire qui, ce matin, ne savait pas si les clients pouvaient aller aux toilettes ou pas. Il est clair qu'ils peuvent aller aux toilettes. C’est une question de bon sens.
C'est plus dissuasif qu'autre chose, selon vous, ce protocole ?
Non, parce que les gens ont envie. On a tous envie d'ouvrir, de faire plaisir à nos clients, de retrouver des équipes. Alors c'est vrai, il n'y a pas de rentabilité. Encore une fois, vous allez perdre de l'argent à être ouvert, mais je pense qu'il était important de remettre la machine en marche. On va avoir une quinzaine de jours pour bien se mettre en jambe. Donc c'est contraignant. Mais je dirais contre mauvaise fortune faisons bon cœur. On est quand même content de rouvrir et cette fois-ci, ça sera la bonne. On a la vaccination. Moi, je me suis fait vacciner. J'ai envoyé un mail à mes salariés pour leur dire qu'il fallait se faire vacciner. Je pense que c'est important de redonner l'envie de retourner sur les terrasses. Il n'y aura pas de touristes avant le 9 juin. Dans des grandes villes touristiques comme Bordeaux, Marseille, Paris, Lyon, il va falloir soigner nos habitués.
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