"Lever le tabou" du licenciement dans la fonction publique : "Je n'ai jamais été pris à défaut de critiquer les agents", se défend Stanislas Guerini
Depuis l'interview qu'il a donnée au "Parisien" autour de son projet de réforme, le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques fait face à de vives critiques. Il y a répondu mercredi sur France Inter.
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"Je n'ai jamais été pris à défaut de critiquer les agents publics", se défend mercredi 10 avril sur France Inter Stanislas Guerini, ministre de la Fonction publique. Mardi, il a fait une déclaration choc dans le journal Le Parisien, alors qu'il lançait les concertations avec les syndicats sur sa réforme : "Je veux qu'on lève le tabou du licenciement dans la fonction publique", a-t-il déclaré, s'attirant les critiques.
Or, il n'en était pas fait mention dans les documents remis aux syndicats. Une fois de plus, la méthode "choque", a notamment dénoncé sur franceinfo Natacha Pommet, secrétaire générale de la CGT Fonction publique. Le ministre met, lui, en avant les "droits et devoirs" des agents. Natacha Pommet rappelle qu'"il y a des processus qui existent déjà", comme "les processus disciplinaires" ou "l'insuffisance professionnelle".
Le licenciement pour insuffisance professionnelle dans la fonction publique est un "outil très mal défini et extrêmement peu appliqué", répond Stanislas Guerini qui envisage un élargissement des sanctions. Stanislas Guerini estime que lorsque dans "un collectif de travail de 100 personnes, une personne ne fait pas son travail", alors cela a des conséquences sur le reste de l'équipe, et cela peut être "démotivant pour les 99 autres" employés. Il rapporte que l'an passé, sur les "2,2 millions d'agents publics", il y a eu "13 licenciements pour insuffisance professionnelle" et "222" révocations pour faute.
Pas de remise en cause de la "garantie de l'emploi"
Les oppositions l'accusent notamment de propager le stéréotype de fonctionnaires fainéants. Stanislas Guerini s'en défend et assure que "ce n'est pas le message [qu'il] veut faire passer". Il pointe ainsi du doigt "toutes les belles âmes qui s'offusquent qu'on puisse simplement dire les choses telles qu'elles sont". Mais il tient aussi à préciser que ce n'est pas les fonctionnaires qu'il critique, mais "le système qui empêche les agents publics de bouger, d'évoluer et d'être promus".
Le ministre de la Fonction publique soutient qu'il ne souhaite pas "remettre en cause" le statut de la fonction publique, qui suppose une "garantie de l'emploi". Il salue d'ailleurs le fait qu'il "n'y ait pas de licenciement économique dans la fonction publique" et que lorsque l'on "supprime un service administratif, on confie une autre mission aux agents publics". Pour autant, selon Stanislas Guerini, ce statut ne signifie pas "qu'on ne peut pas licencier quelqu'un qui ne fait pas bien son travail".
Évaluer les services en termes de qualité et mieux payer le travail
Stanislas Guerini plaide pour une "évaluation" de la fonction publique "en termes de qualité de service public". Il considère ainsi que les concitoyens "attendent beaucoup de notre service public", et notamment "que ça décroche au téléphone quand ils appellent un guichet, que la justice aille plus vite, qu'ils soient protégés, et que la question des remplacements des professeurs soit mieux appréhendée". "Considérer que parler de résultats, de performances, de mérites pour nos services publics, c'est la privatisation ou la financiarisation de nos services publics ce n'est pas voir la réalité en face, c'est un aveu d'échec formidable sur nos services publics", déplore donc le ministre. Il explique d'ailleurs pourquoi il veut supprimer les catégories historiques (A, B et C) de la fonction publique. "Ce système de bloque beaucoup les choses, met des plafonds de verre au-dessus de la tête des agents", liés aux diplômes obtenus, fait-il valoir.
Cette proposition fait partie d'un projet de réforme de la fonction publique, que Stanislas Guerini a lancé mardi. Il prévoit donc une "consultation avec les organisations syndicales". "On va prendre le temps, jusqu'à l'été, de travailler sur différentes orientations" autour de trois objectifs principaux, assure-t-il. Le ministre de la Fonction publique évoque par exemple un "objectif de mobilité" pour permettre "d'entrer plus facilement dans la fonction publique, d'y évoluer, d'être promu plus facilement et d'en sortir plus facilement". "Il faut que le travail paie mieux, qu'on puisse récompenser l'engagement individuel et collectif des agents et il faut qu'on ait plus d'outils pour valoriser les métiers et les compétences", ajoute-t-il.
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