Conditionnalité des aides aux entreprises : "Ce ne doit pas être un tabou", dit le président LR de la commission d'enquête sénatoriale sur le sujet

Olivier Rietmann, le président Les Républicains, supporte cette mesure malgré les désaccords à ce sujet dans son parti.

Article rédigé par franceinfo
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Le Sénat, le 5 mars 2025 à Paris. Image d'illustration. (MAGALI COHEN / HANS LUCAS)
Le Sénat, le 5 mars 2025 à Paris. Image d'illustration. (MAGALI COHEN / HANS LUCAS)

Conditionner les aides aux entreprises "ne doit pas être un tabou", affirme dimanche 14 septembre sur franceinfo Olivier Rietmann, le président Les Républicains de la commission d'enquête sénatoriale sur le sujet, qui a rendu son rapport en juillet.

Pour le sénateur, "il peut y avoir des conditions, mais des conditions réalistes". Il estime que lorsqu'il s'agit d'"apporter des aides substantielles concernant l'investissement, pour monter des usines, pour créer de l'emploi, faire du développement", il faut que les pouvoirs publics soient en droit "deux, trois ou cinq ans plus tard", de regarder "si les emplois ont bien été créés". "Donner des aides et regarder si l'entreprise ne délocalise pas dans l'année qui suit, c'est tout à fait normal", insiste-t-il.

Mais verser des aides "et dire 'attention dans un an, si vous licenciez, vous serez obligés de les rendre', c'est impossible", prévient Olivier Rietmann. "Comment savoir si une entreprise, dans l'année qui vient, ne va pas avoir des difficultés qui vont générer des licenciements ?", interroge le sénateur de Haute-Saône.

Le secrétaire général des Républicains n'est "pas favorable" à cette mesure

Un peu plus tôt sur franceinfo dimanche, Othman Nasrou, secrétaire général des Républicains, a affirmé qu'il n'était "pas favorable à une conditionnalité" de ces dispositifs financiers d'accompagnement des entreprises. Car il ne les considère pas comme des "aides" mais comme un simple moyen de mettre les entreprises "au même niveau de concurrence" que les autres pays européens, au regard du poids des impôts et taxes sur les entreprises, qu'il qualifie de "boulet au pied".

Avant la mobilisation du 18 septembre, plusieurs syndicats, dont FO et la CFDT, réclament de faire des économies notamment en conditionnant les aides publiques aux entreprises, dont le montant est estimé à 211 milliards d'euros par an, d'après cette commission d'enquête sénatoriale.

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