Le groupe pharmaceutique Sanofi à nouveau ciblé pour entrave à la concurrence

Le géant français est suspecté par Bruxelles d'abus de position dominante concernant ses vaccins antigrippaux. Des perquisitions ont eu lieu lundi au siège de l'entreprise en France et en Allemagne.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le logo du laboratoire Sanofi, le 18 mars 2025, à Tours. (GUILLAUME SOUVANT / AFP)
Le logo du laboratoire Sanofi, le 18 mars 2025, à Tours. (GUILLAUME SOUVANT / AFP)

Sanofi dans le viseur des autorités. L'entreprise est soupçonnée par Bruxelles d'abus de position dominante au sujet de ses vaccins antigrippaux. L'annonce intervient quelques jours après une amende historique en France pour le géant pharmaceutique français, dans un autre dossier d'entrave à la concurrence. Le groupe a annoncé lundi 29 septembre à l'AFP qu'il était visé par une enquête de la Commission européenne sur "son comportement dans le secteur des vaccins contre la grippe saisonnière".

Des perquisitions ont eu lieu lundi au siège du groupe en France et en Allemagne, a précisé Sanofi. L'entreprise n'en a pas dit plus et a prévenu qu'elle ne communiquerait pas au-delà de cette brève déclaration, promettant juste de collaborer avec Bruxelles et assurant avoir respecté les règles en vigueur. De son côté, la Commission européenne n'a guère été plus loquace. Dans un communiqué publié, elle a précisé, sans mentionner le nom du groupe, que ses investigations concernaient une éventuelle violation de la politique de concurrence de l'UE "qui interdit d'exploiter de manière abusive sa position dominante sur les marchés".

Condamné à 150 millions d'euros d'amende

Si Bruxelles a pris soin de spécifier que ses perquisitions ne signifient pas à ce stade que le groupe est réellement coupable de comportement anticoncurrentiel, cette annonce vient compliquer le tableau pour Sanofi au moment où il vient d'être condamné en France à une lourde amende dans ce domaine. La justice française lui a enjoint fin septembre en appel de payer 150 millions d'euros à l'Assurance-maladie pour des pratiques anticoncurrentielles autour de son anticoagulant Plavix.

Aucun groupe n'a jusqu'alors été condamné à de tels dommages et intérêts envers la Sécurité sociale, à part la laboratoire pharmaceutique français Servier dans le dossier du Mediator, un antidiabétique utilisé comme coupe-faim, à l'origine d'un des plus retentissants scandales de santé publique en France. Sanofi, qui envisage un pourvoi en cassation, est accusé d'avoir mené pendant cinq mois une campagne de dénigrement à l'encontre de versions génériques de Plavix, à un moment où ce traitement allait voir ses droits tomber dans le domaine public au début des années 2010.

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