Grève des pharmaciens : "Quand on se mobilise comme ça, c'est vraiment qu'on a poussé mémé dans les orties", selon une pharmacienne

Le mouvement des pharmaciens de samedi est "très suivi" selon le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France.

Article rédigé par franceinfo
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Une pharmacie de Pontoise (Val-d'Oise) au rideau baissé lors de la journée de mobilisation des officines pour protester face à la baisse des remises sur les médicaments, le 16 août 2025. (BRUNO LEVESQUE / MAXPPP)
Une pharmacie de Pontoise (Val-d'Oise) au rideau baissé lors de la journée de mobilisation des officines pour protester face à la baisse des remises sur les médicaments, le 16 août 2025. (BRUNO LEVESQUE / MAXPPP)

"Quand les pharmaciens se mobilisent comme ça, c'est vraiment qu'on a poussé mémé dans les orties", déclare, samedi 16 août sur franceinfo, Delphine Chadoutaud, présidente de l’Union régionale des pharmaciens d’Ile-de-France et pharmacienne à Orsay, en Essonne. Les pharmaciens sont en grève contre la baisse des remises commerciales sur les génériques décrétée par le gouvernement.

"En général, nous sommes plutôt très serviles. Quand on se manifeste comme ça, c'est que vraiment on sait qu'on va à la catastrophe et qu'il faut se bouger très vite", estime-t-elle sur franceinfo. Elle explique que la baisse des remises commerciales sur les génériques va entraîner une perte moyenne de "30 000 euros par an par officine".

"On vient toucher à [notre] seule source de revenu"

"Aujourd'hui, le générique est quasiment notre seule bouffée d'oxygène. C'est avec le générique que j'arrive à payer mon équipe, à payer mes charges, à me payer moi, souligne la pharmacienne. Sur le reste, je gagne très peu d'argent, donc on vient toucher grosso modo à ma seule source de revenu."

Si le gouvernement va au bout de son idée, de baisser cette remise sur les génériques de 40% à 20% d'ici 2027, "on sera très nombreux à licencier et à se retrouver en liquidation". "François Bayrou vient nous faire les poches. Aujourd'hui, c'est à nous de lui mettre une gifle. On ne peut plus rien donner", conclut-elle, en référence à la gifle qu'avait infligée l'actuel Premier ministre à un enfant en 2002.

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