Voies de bus autorisées pendant la grève : six questions sur cette mesure très encadrée
La préfecture de police de Paris pourrait reconduire la mesure dans les jours à venir si la situation ne s'améliore pas dans les transports.
Rouler sur les voies réservées aux bus et aux taxis pendant la grève des transports contre la réforme des retraites ? C'est possible sur certaines voies en Ile-de-France pour les conducteurs pratiquant le covoiturage, depuis le lundi 9 décembre. Et la préfecture de police de Paris pourrait reconduire la mesure ces prochains jours si la situation ne s'améliore pas. Mais attention, toutes les voies de bus ne sont pas ouvertes. Voici tout ce qu'il faut savoir pour ne pas risquer de se trouver en infraction.
#Circulation Le préfet de Police a pris un arrêté autorisant la circulation des véhicules circulant en covoiturage à 3 personnes ou plus sur les voies réservées et dédiées de l'A1, A6a, A10 et A12 à compter du 9 décembre à 5h.
— Préfecture de Police (@prefpolice) December 8, 2019
Consultez l'arrêté ➡ https://t.co/JT6jKaKKbx pic.twitter.com/vTayuMxUuE
Quels sont les véhicules concernés ?
Cette mesure s'applique aux véhicules "circulant en covoiturage", ce que la préfecture de police définit comme "tout véhicule occupé par au moins trois personnes, conducteur compris". Cela peut-il éventuellement concerner un automobiliste transportant ses deux enfants ? Interrogée lundi par franceinfo, la préfecture de police renvoie à l'arrêté pris par le préfet.
Cet arrêté précise que "sont considérés comme circulant en covoiturage les véhicules transportant un minimum de trois personnes, conducteur compris, effectuant un trajet à titre non onéreux, excepté le partage des frais, dans le cadre d'un déplacement que le conducteur effectue pour son propre compte". Attention donc aux trajets pour lesquels le chauffeur est rémunéré par ses passagers, qui ne peuvent pas entrer dans ce dispositif.
Quelles voies de bus et de taxis sont ouvertes au covoiturage ?
Seuls quatre tronçons d'autoroutes en Ile-de-France sont concernés par ce dispositif, dans le sens banlieue-Paris. Il s'agit des voies bus-taxi situées sur l'A1 sur le territoire de la commune de Saint-Denis, sur l'A6a entre Gentilly et Arcueil, sur l'A10 entre Villebon, Palaiseau et Massy, et sur l'A12 sur la commune de Bailly. Les voies accessibles seront signalées aux automobilistes via les panneaux d'information lumineux.
Il est interdit de circuler sur toute autre voie de bus ou de taxi, notamment celles situées dans Paris intra-muros. Raison invoquée par Elisabeth Borne, la ministre de la Transition écologique, à cette restriction : le trafic des bus "assuré à plus de 50%" dans la capitale. Un trafic finalement inférieur aux prévisions lundi, en raison d'un blocage des dépôts de bus par des grévistes.
Que risque-t-on en cas d'infraction ?
Si vous roulez sur une voie de bus qui n'est pas concernée par le dispositif, ou alors que votre véhicule ne correspond pas aux critères de covoiturage édictés par la préfecture de police, vous risquez une contravention de 4e classe, soit 135 euros d'amende. Mais, a priori, pas de point en moins sur votre permis. La préfecture de police précise que des contrôles mobiles sont mis en place pour s'assurer du respect de cette mesure.
Le dispositif est-il reconduit les jours suivants ?
Cette mesure est prise chaque jour par arrêté préfectoral, la veille de la journée concernée. Elle entre en vigueur à 5 heures du matin pour une durée de 24 heures. Le dispositif peut être reconduit de jour en jour "en fonction de l'évolution des conditions de circulation", indique la préfecture de police, qui est censée informer le public à ce sujet via son compte Twitter.
A quoi sert cette mesure ?
Cette possibilité vise à favoriser le recours au covoiturage et donc, dans une certaine mesure, à limiter la congestion des routes durant la grève. Malgré tout, dans la matinée de lundi, le cumul de bouchons en Ile-de-France a atteint le niveau exceptionnel de 630 km.
Selon la ministre de la Transition écologique, le covoiturage rencontre cependant un certain succès. "La semaine dernière, on était à 75% de trajets de plus en covoiturage que ce qu'on a habituellement", a affirmé Elisabeth Borne. "Il y a beaucoup de demandes et il n'y a pas assez de conducteurs. (...) Tous ceux qui ont une voiture, s'ils peuvent emmener quelqu'un, ça sera le bienvenu", ajoute-t-elle.
Comment proposer ou trouver un véhicule ?
La région Ile-de-France a mis en place la semaine dernière des mesures pour favoriser le covoiturage. En partenariat avec cinq plateformes – BlaBlaLines (BlaBlaCar), Covoit'ici, Karos, Klaxit et Ouihop –, elle propose la gratuité aux passagers franciliens pendant les jours de grève et offre aux conducteurs "2 euros, 3 euros, voire 4 euros par trajet" en fonction de la distance parcourue. Les passagers doivent passer par l'application Vianavigo, qui présente les trajets disponibles.
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