: Carte Immobilier : dans quels arrondissements de Paris se trouvent les logements inoccupés ?
Le nombre de logements vides est en nette hausse dans la capitale. Une augmentation largement portée par la croissance des résidences secondaires.
Dans les agences immobilières parisiennes, les annonces sont rares et les biens s'échangent vite. Pourtant, près d'un logement de la capitale sur cinq est inoccupé, selon une étude (document PDF) de l'Atelier Parisien d'urbanisme (Apur) publiée mardi 5 décembre. D'après l'association, qui étudie les évolutions urbaines de Paris et sa métropole, environ 262 000 maisons et appartements n'étaient pas habités au quotidien en 2020. Ce chiffre, calculé sur la base du recensement de 2020, a significativement augmenté : en 2011, 14% du parc privé locatif parisien était inoccupé, contre presque 19% en 2020.
Sur les 262 000 logements inoccupés, 134 000 sont des résidences secondaires ou des logements occasionnels, utilisés par exemple pour des raisons professionnelles. Cependant, 128 000 autres sont dits vacants, c'est-à-dire totalement inoccupés.
Le 8e arrondissement est le plus touché
C'est dans le 8e arrondissement que le taux de logements vacants ou utilisés ponctuellement est le plus élevé : dans ce quartier, presque un logement sur trois n'est pas habité continuellement. À l'inverse, le 20e arrondissement est celui où l'on compte le moins de logements inhabités, car 91% des logements sont des résidences principales.
Depuis une dizaine d'années, le nombre d'appartements sans aucun occupant est en réalité assez stable "Derrière ces logements vides se cache pour l'essentiel de la 'vacance frictionnelle' : lorsque l'on vend un logement, il peut rester vide quelque temps. Mais cela signifie que les gens font leur parcours résidentiel, et c'est plutôt le signe d'un fonctionnement de marché normal", détaille Stéphanie Jankel, directrice d'étude à l'Apur. Sur les 128 000 logements vacants, les trois quarts le sont à cause de cette vacance frictionnelle. Finalement, seulement 18 600 logements sont donc vides depuis plus de deux ans à Paris, ce qui représente 1,3% du parc.
Durant les dernières décennies, ce sont en fait "les résidences secondaires qui contribuent majoritairement à la hausse des logements inoccupés", note le rapport de l'Apur. En 2011, le parc privé parisien comptait 6,8% de résidences secondaires ou occasionnelles. En 2020, il en comptait 9,6%. Des logements qui se concentrent surtout dans le centre et l'ouest de la capitale. "Ce sont les quartiers où il y a peu de logements sociaux et où les prix sont assez élevés. Cela correspond au niveau de vie des propriétaires et parfois aussi à des logiques spéculatives", explique Corentin Ortais, auteur de l'étude.
Une conséquence de la hausse des prix de l'immobilier
En effet, la hausse des prix de l'immobilier ces dernières années explique la croissance du nombre de résidences secondaires. "Tant que le prix d'un logement augmente, le fait de détenir un logement en soi est rentable. C'est un actif, et non pas un bien utilisé pour son usage", ajoute la directrice d'étude. Autre facteur relevé par l'association : l'essor des plateformes de location, comme Airbnb.
"On estime que derrière ces résidences secondaires se cache une partie des logements utilisés tout au long de l'année pour faire de la location meublée touristique."
Stéphanie Jankel, directrice d'étude à l'Apurà franceinfo
Combien exactement de ces 134 000 appartements listés comme des résidences secondaires sont-ils en fait consacrés au tourisme ? Le phénomène est difficile à quantifier. "Il n'y a pas de catégorie Insee qui permette de les distinguer des autres résidences secondaires", résume Corentin Ortais. En 2023, la direction du logement et de l'habitat de la Ville de Paris estimait néanmoins que le nombre de logements détournés du marché traditionnel pour être loués sur des plateformes de location de courte durée était d'environ 25 000.
À regarder
-
Tornade meurtrière : scènes d'apocalypse dans le Val-d'Oise
-
Nicolas Sarkozy : premier jour en prison
-
L'OMS alerte sur la résistances aux antibiotiques
-
Les frères Lebrun, du rêve à la réalité
-
Que disent les images de l'incarcération de Nicolas Sarkozy ?
-
Algospeak, le langage secret de TikTok
-
Une Russe de 18 ans en prison après avoir chanté des chants interdits dans la rue
-
"Avec Arco, on rit, on pleure..."
-
Wemby est de retour (et il a grandi)
-
Arnaque aux placements : la bonne affaire était trop belle
-
Une tornade près de Paris, comment c'est possible ?
-
La taxe Zucman exclue du prochain budget
-
Un ancien président en prison, une première
-
Normes : à quand la simplification ?
-
La Terre devient de plus en plus sombre
-
Cambriolage au Louvre : d'importantes failles de sécurité
-
Louis Aliot, vice-président du RN, et les "deux sortes de LR"
-
Nicolas Sarkozy incarcéré à la prison de la Santé
-
Décès d'une femme : les ratés du Samu ?
-
Louvre : cambriolages en série
-
Grues effondrées : tornade meurtrière dans le Val d'Oise
-
De nombreux sites paralysés à cause d'une panne d'Amazon
-
Hong Kong : un avion cargo quitte la piste
-
Quand Red Bull fait sa pub dans les amphis
-
Ces agriculteurs américains qui paient au prix fort la politique de Trump
-
ChatGPT, nouveau supermarché ?
-
Eléphants : des safaris de plus en plus risqués
-
Concours de vitesse : à 293 km/h sur le périphérique
-
Églises cambriolées : que deviennent les objets volés ?
-
Quel était le système de sécurité au Louvre ?
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter