Impôts : pourquoi utiliser l'IA pour faire sa déclaration de revenus n'est pas forcément une bonne idée

La campagne annuelle de déclaration a ouvert jeudi et elle peut donner du fil à retordre à de nombreuses personnes. Les chatbots à intelligence artificielle ont souvent réponse à tout, mais attention aux informations transmises, même de manière très convaincante. Elles ne sont pas toujours fiables.

Article rédigé par franceinfo
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Une personne consulte l'application des impôts sur son smartphone, le 11 avril 2024. Image d'illustration. (BRUNO LEVESQUE / MAXPPP)
Une personne consulte l'application des impôts sur son smartphone, le 11 avril 2024. Image d'illustration. (BRUNO LEVESQUE / MAXPPP)

"Est-ce que tu peux m'aider à déclarer mes revenus ?" La tentation est grande de poser la question à une IA au moment de remplir sa déclaration, alors que la campagne annuelle s'est ouverte jeudi 10 avril. En quelques échanges, les robots conversationnels comme ChatGPT ou Le Chat fourmillent d'informations et prennent par la main l'utilisateur qui veut s'épargner une bonne charge mentale administrative. Attention cependant à ne pas totalement prendre pour argent comptant tout ce que vous dit l'intelligence artificielle.

"ChatGPT n'est pas suffisamment fiable en fiscalité, prévient Aïda Kammoun, avocate fiscaliste contactée par franceinfo. Quand on va le lire, on a l'impression que c'est top parce que le raisonnement est là, alors qu'il peut nous sortir une jurisprudence qui parfois n'existe pas. Je ne suis pas rassurée sur la fiabilité, et quand je vérifie, j'ai eu l'occasion de voir que ce n'était pas encore bon. Il m'est arrivé que l'IA donne une solution qui était complètement à l'inverse de ce qu'il était possible de faire."

Méfiance sur les cas complexes

Pour répondre à des questions sur la déclaration de revenus, l'intelligence artificielle peut donner des pistes. Mais il faut quand même chercher à vérifier la cohérence, et ce peu importe le chatbot utilisé. "Dès qu'on rentre dans des choses un peu compliquées, il n'est pas sûr que la réponse soit suffisamment fiable", relève l'avocate, notamment en ce qui concerne "des revenus étrangers, qui font intervenir des conventions fiscales internationales, des BSPCE (bons de souscription de parts de créateur d'entreprise) ou des actions gratuites… Tout ce qui ne relève pas d'un simple salaire sur une case."

Au moindre doute, le mieux est d'interroger une vraie personne de l'administration fiscale via la messagerie de son compte personnel sur le site des impôts, ou de s'adresser à un(e) fiscaliste pour les cas les plus complexes. Tout ne repose pas non plus sur l'IA, il faut aussi savoir maîtriser l'outil, lui poser les bonnes questions. Or ce n'est pas toujours le cas, selon la spécialiste, qui recommande de questionner davantage l'IA et de pousser le raisonnement au maximum.

Et en cas d'erreur sur la déclaration de revenus, l'administration fiscale peut se montrer compréhensive, car le droit à l'erreur existe si le fautif est de bonne foi. En revanche, il n'est pas vraiment recommandé de se défausser sur l'IA pour défendre son cas.

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