Industrie : les aciéries de Bonpertuis, bientôt 600 ans d'activité, menacées de fermeture

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Article rédigé par France 2 - E. Prigent, E. Jacquin - Édité par l'agence 6Medias
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Direction Apprieu, en Isère, où l'une des plus vieilles entreprises françaises encore en activité, les aciéries de Bonpertuis, est menacée de liquidation. Le site, fondé en 1434, est placé en redressement judiciaire. Les 68 salariés devraient être fixés sur leur sort ce mardi 21 octobre.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


Sur les visages des ouvriers, dans la matinée du mardi 21 octobre, se lisent l'incertitude et la désillusion. Implantées à Apprieu (Isère) depuis plus de cinq siècles, les aciéries Bonpertuis sont peut-être sur le point de disparaître. Patrick Thonat, secrétaire du comité d’entreprise, y travaille depuis 36 ans. "En termes d'espoir, non, je pense que même l'ensemble des salariés, à l'heure actuelle, n'y croit plus", lâche-t-il.

Longtemps une référence pour la fourniture de clients en coutellerie, l'usine a été placée en redressement judiciaire début septembre. Parmi les raisons invoquées aux 68 salariés, l'explosion du prix des matières premières et des coûts de l'énergie. "Je ne comprends pas comment on en est arrivés là, comme ça, d'un coup. Je vais avoir 55 ans ,où je vais devoir trouver du boulot ?", s'interroge Nedeljko Delac. "Mes parents ont travaillé ici, ma famille a travaillé là, tout ça. Et de voir ça ici, comment ça se termine... Non, c'est impossible", déplore José Goncalves.

Verdict dans l'après-midi

Les aciéries Bonpertuis ont perçu non seulement une usine, mais tout un quartier où les ouvriers habitaient : 450, 460 personnes en 1975. Denis Pitet et Jacques Chamard, employés à la retraite, ont fait toute leur carrière ici et ont connu les belles années de l'entreprise à la réputation internationale. "On va dire que les grands couteliers, c'est la Suisse, c'est l'Allemagne, c'est l'export. Ils étaient nos clients", explique Denis Pitet. "On payait moins ici, mais par contre, il y avait un environnement qui faisait qu'on avait plaisir à venir travailler. On était reconnus pour le travail que l'on faisait. Évidemment, pour moi, c'est aussi du gâchis", ajoute Jacques Chamard.

Aujourd'hui, deux repreneurs potentiels se sont manifestés. Une offre sauverait deux emplois, et l'autre moins d'un tiers. "Ça concernerait une vingtaine de personnes. Ça veut dire qu'il y a une cinquantaine de personnes qui risquent de se retrouver sur le carreau, ce qui fait quand même beaucoup", détaille Joseph Cipro, délégué du personnel. Le tribunal de commerce doit annoncer sa décision dans l'après-midi du mardi 21 octobre entre une éventuelle reprise ou une liquidation.

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