: Reportage "Ça serait une catastrophe" : en Moselle, les salariés d'Ascometal attendent un repreneur mais redoutent une fermeture définitive
Les plus de 700 salariés d'Ascometal, placé en redressement judiciaire, seront bientôt fixés sur leur sort. Les candidats à la reprise de l'entreprise doivent se manifester jeudi.
Plus de 700 salariés d'Ascometal sont dans l'attente d'un repreneur. Pour la troisième fois en dix ans, le groupe sidérurgique, spécialisé dans les aciers pour l'industrie automobile, est placé en redressement judiciaire, conséquence de l'échec du projet de reprise par l'italien Venete, il y a tout juste un mois.
Après ce coup de théâtre, les éventuels nouveaux candidats à la reprise doivent se faire connaître jeudi 25 avril. La maison mère, Swiss Steel (basée en Suisse), évoque plusieurs marques d'intérêt. Trois sites sont concernés : Custines, en Meurthe-et-Moselle, le Marais, dans la Loire et Hagondange, en Moselle, où se trouve aussi le siège d'Ascometal.
Une quarantaine de salariés déjà partis
Sur ce site, aucune fumée ne s'échappe des grands bâtiments d'Hagondange, désertés par les salariés en début de semaine à cause d'une fuite à l'aciérie. "Ça complique un peu les choses. On n'avait pas besoin de ça", témoigne Nicolas, un des aciéristes. Ce salarié un peu inquiet espère que le four va rapidement redémarrer.
"On a besoin d'avoir un maximum de cash et de livrer au plus vite et au mieux nos clients. Avec le redressement judiciaire, ça s'accumule, on n'a pas besoin de ces retards."
Nicolas, un asciériste du site d'Hagondangeà franceinfo
À capacité maximale, le site d'Hagondange produit 300 000 tonnes d'acier par an, mais c'est deux fois moins aujourd'hui. Une activité ralentie par les difficultés financières du groupe qui ont refroidi l'italien Venete, mais aussi une quarantaine de salariés qui ont choisi de partir l'an dernier. Leurs noms sont écrits sur un tableau dans le local de la CGT. "Chaque fois que quelqu'un part, on marque son nom, comme ça on s'en souvient. On a certaines compétences que l'on n'a plus, que l'on a du mal à trouver, surtout dans notre coin. Je pense notamment à la maintenance", regrette Yann Amadoro, délégué du syndicat.
Diversifier l'activité
Il y a pourtant urgence à sauver Ascométal car, au-delà des 400 salariés d'Hagondange, de nombreux emplois dépendent indirectement de son activité. C'est l'inquiétude de Stéphane, embauché il y a 13 ans : "Les commerces, les sous-traitants, les fournisseurs, les intérimaires, ça serait une catastrophe. Le bassin lorrain est déjà très impacté par la fermeture des hauts fourneaux et toute l'industrie minière qui a fermé. C'est devenu des villes fantômes et c'est ce qu'il risque de se passer à Hagondange si une telle industrie ferme".
Les salariés, comme la mairie, espèrent que Venete va revenir avec une offre. L'aciériste italien a les reins solides, veut croire Yann Amadoro.
"Le projet que les italiens voulaient mettre en application chez nous incluait le fait de diversifier un peu les marchés, avec notamment les engins agricoles. Ça nous intéresse parce que l'on sait que c'est le problème de notre usine."
Yann Amodoro, délégué CGTà franceinfo
"C'est un marché qui est un peu en berne, donc que l'on puisse se rattraper sur un autre." Car en plus d'être un acteur essentiel de la production automobile européenne, Ascometal fournit aussi l'industrie de l'armement. "On voit quand même le ministère qui multiplie les interventions pour dire qu'il faut protéger l'industrie. Ces derniers temps en Europe, il y a quand même des craintes et chacun regarde les capacités industrielles qu'il peut avoir dans son pays. Il vaut mieux garder des usines sidérurgiques en France", estime Yann Amodoro.
Le site d'Hagondange a enfin l'avantage d'être électrique et décarboné. Ces atouts font même penser à certains syndicats qu'Ascometal devrait, pourquoi pas, être nationalisé.
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