Compteurs électriques trafiqués : la chasse aux fraudeurs

Publié le 08/07/2025 22:04 Mis à jour le 08/07/2025 22:04

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France 2 - C. Tixier, J. Van Hove, G. Marque, Y, Moine, P. Brame - Édité par l'agence 6medias

France Télévisions

100 000 compteurs seraient trafiqués pour réduire la facture d'électricité. Un phénomène en hausse qu'Enedis veut empêcher en multipliant les contrôles.

Ces techniciens sont envoyés en intervention. Leur mission ? Traquer les fraudes au compteur Linky. Opération surprise dans ce restaurant en région parisienne. Au téléphone, le gérant rechigne à laisser les agents contrôler le compteur. C'est illégal.

Des contrôles ciblés

Il faudra l'intervention des policiers pour accéder au boîtier. Et en quelques minutes, la fraude est avérée. Un câble a été posé illégalement sur le compteur. "Je constate trois fils bleus qui ont été raccordés entre l'entrée et la sortie du compteur. Ce qui veut dire qu'il y a une grosse partie de l'électricité qui passe par ces fils et qui n'est pas enregistrée par le compteur", explique un des techniciens.

Avec ce mécanisme, plus de 70 % de la consommation d'électricité n'est pas facturée. Plusieurs enseignes de restauration ont été ciblées partout en France. Objectif : envoyer un message très clair aux fraudeurs. "Vous volez l'électricité mais nous le savons et nous allons intervenir en même temps de sorte à ce que vous n'ayez peut-être pas non plus tellement le temps de vous prévenir les uns et les autres. Donc c'est un signal de fermeté", assure Pascal Mangin, directeur territoriale Enedies dans le Val-de-Marne.

100 000 compteurs trafiqués

Le vol d'énergie est passible de 5 ans de prison et 75 000 euros d'amende. Alors comment sont détectés les fraudeurs ? Enedis centralise ici toutes les informations des compteurs Linky. Environ 100 000 seraient trafiqués. "L'augmentation de la fraude depuis 2022, c'est plus d'1,5 térawatt d'électricité qui est volée chaque année. Comme si les habitants de la Charente avaient arrêté de payer la facture d'électricité", indique Bertrand Boutteau, directeur des opérations de lutte contre la fraude chez Enedis. Le groupe estime le préjudice à plus de 250 millions d'euros.