"Charlie Hebdo" et la famille de Charb demandent que le dessinateur entre au Panthéon

"Charb coche toutes les cases pour s'y retrouver" et ses "valeurs" étaient "exactement celles de notre démocratie", défend Riss, qui lui a succédé à la tête de Charlie Hebdo, dans un édito.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Charb, ancien directeur de Charlie Hebdo, à Paris, le 31 janvier 2012. (STEVEN WASSENAAR / HANS LUCAS / AFP)
Charb, ancien directeur de Charlie Hebdo, à Paris, le 31 janvier 2012. (STEVEN WASSENAAR / HANS LUCAS / AFP)

La rédaction de Charlie Hebdo et les parents de Charb ont demandé, mardi 7 octobre, que le dessinateur, tué dans l'attaque jihadiste contre l'hebdomadaire satirique il y a dix ans, repose au Panthéon. "Charb coche toutes les cases pour s'y retrouver" et ses "valeurs" étaient "exactement celles de notre démocratie", défend Riss, qui lui a succédé à la tête du journal, dans son édito à paraître mercredi, à la veille de l'entrée de Robert Badinter au Panthéon.

Il est "un journaliste exécuté pour ses opinions par des terroristes sur le territoire national" et l'idée d'une panthéonisation n'est ainsi "pas si conne que cela", appuie-t-il. Charb l'aurait-il validée ? Non, mais il n'est pas question "d'une récompense ou d'un honneur", mais de "valeurs" qu'il représente, a répondu Riss à l'AFP.

Ancrer cet événement "dans l'histoire du pays"

Selon lui, "quelle que soit l'issue de cette demande, l'intérêt est aussi d'entretenir, de réveiller la réflexion autour des valeurs de Charb et du journal". Une telle décision d'entrée au Panthéon "graverait dans le marbre de notre République l'attachement viscéral du peuple français à la liberté d'expression", souligne aussi dans son édito le directeur de la publication, qui avait été lui-même grièvement blessé le 7 janvier 2015.

L'attentat avait fait 12 morts, dont huit membres de la rédaction à Paris, parmi lesquels d'autres figures de la caricature comme Cabu et Wolinski. "Nous souhaiterions ancrer définitivement cet événement dans l'histoire du pays, par un acte fort et fédérateur", ont écrit les parents de Charb et son frère dans leur requête au président de la République également publiée par Charlie Hebdo.

Outre la liberté d'expression, ils évoquent "l'antiracisme", "la justice sociale" et "la laïcité", "valeurs éminemment républicaines pour lesquelles Charb s'est battu toute sa vie et qui rassemblent la très grande majorité des Français de toutes opinions et de toutes confessions". La demande est faite à l'occasion des vingt ans de la publication de 12 caricatures de Mahomet dans le quotidien danois Jyllands-Posten, à l'origine de violentes manifestations dans certains pays musulmans. Ces dessins avaient été repris en 2006 par l'hebdomadaire français, devenu alors une cible des jihadistes.

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