Audiovisuel public : l'ancienne directrice des antennes de Radio France Laurence Bloch dénonce la "lâcheté" des "politiques, intellectuels et du monde culturel" face aux attaques visant le service public
L'ancienne directrice des antennes de Radio France dénonce l'absence de grandes voix pour soutenir le service public. Laurence Bloch veut "défendre l’audiovisuel public, son exceptionnalité et son utilité".
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L'ancienne directrice des antennes de Radio France fustige mardi 21 octobre sur France Inter le manque de soutien à l'audiovisuel public."Je pense qu'il y a beaucoup de lâcheté. Des politiques, des intellectuels et du monde culturel. Parce qu'après tout, ce sont ces maisons qui portent la voix des artistes, qui permettent à des gens qui vivent dans la France entière de profiter du spectacle vivant, de la parole des cinéastes, de ces paroles-là", juge Laurence Bloch.
"Quand je vois combien cette maison se met en quatre pour les enfants, ça n'existe nulle part ailleurs. Le jour où ça disparaîtra, on verra le casse du siècle. C'est bien plus important si on coupait les antennes de cette maison et de France Télévisions que les bijoux de la Reine", estime celle qui a été directrice de France Inter pendant huit ans, en référence au cambriolage du musée du Louvre dimanche dernier.
Laurence Bloch a publié le 8 octobre dernier "Radioactive", un ouvrage dans lequel elle retrace ses 50 ans de carrière au sein de Radio France. Elle dénonce aussi l'absence de grandes voix pour défendre le service public, "peut-être par paresse, peut-être par habitude", dit-elle. "Si tout d'un coup, les voix de France télévisions et de Radio France s'arrêtaient, où est-ce qu'on pourrait retrouver toutes ces émissions qui nous donnent le sentiment d'être un peu plus à l'aise dans ce monde qui est compliqué ? Où est-ce qu'on retrouverait des émissions d'économie, de géopolitique, de science ? Nulle part ailleurs. Où est-ce qu'on se bat pour les faits, le réel et pas la reconstruction idéologique de la réalité ?", interroge-t-elle.
"Les maisons de l’audiovisuel public doivent travailler plus et mieux ensemble"
Elle pointe les "techniques marketing" utilisées par le groupe de médias du milliardaire conservateur Vincent Bolloré. L'audiovisuel public est "critiquable" et "amendable" mais "qu'on ne vienne pas nous expliquer qu’il n'y a pas de pluralisme sur le service public, surtout de là où viennent les critiques, c'est l'hôpital qui se fout de la charité". Face à cela, Laurence Bloch veut "défendre l’audiovisuel public, son exceptionnalité et son utilité". "Le jour où il n'y aura plus l’audiovisuel public, ce pays sera un peu moins tranquille et plus difficile à vivre", insiste l'ancienne directrice des antennes de Radio France.
Pour Laurence Bloch, le rapport qu'elle a rédigé sur la "holding" rapprochant France Télévisions et Radio France, commandé par la ministre de la Culture Rachida Dati, n'entre pas en contradiction avec sa défense de l'audiovisuel public. "J'ai vu combien les usages se transformaient, combien nous n'écoutions plus la radio, ni regardions la télévision de la même façon", explique-t-elle, se disant "convaincue que les maisons de l’audiovisuel public doivent travailler plus et mieux ensemble".
Répondant aux critiques au sein de Radio France, elle estime qu'il faut que la radio "réussisse à être distribuée partout, là où sont les gens, sur les réseaux sociaux, sur les plateformes". Cela nécessite, selon elle, "de la transformation de la part de cette maison". "Mais cette maison, elle se transforme et elle déteste quand on lui dit qu'il faut se transformer. Donc du calme. Le mouvement, ça a toujours été l'avenir de cette maison, qu'elle y aille", assure-t-elle.
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