Le milliardaire Pierre-Edouard Stérin de nouveau absent à sa convocation à l'Assemblée, le président de la commission d'enquête annonce avoir saisi la justice

L'homme d'affaires conservateur ne s'était déjà pas présenté à une première audition face aux parlementaires concernant l'organisation des élections en France.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le milliardaire français Pierre-Edouard Stérin a fait fortune avec la société de coffrets cadeaux Smartbox. (CAPTURE D'ECRAN OTIUM CAPITAL)
Le milliardaire français Pierre-Edouard Stérin a fait fortune avec la société de coffrets cadeaux Smartbox. (CAPTURE D'ECRAN OTIUM CAPITAL)

Le milliardaire Pierre-Edouard Stérin ne s'est pas présenté mardi 20 mai à l'Assemblée nationale devant la commission d'enquête consacrée à "l'organisation des élections en France", qui l'avait pourtant reconvoqué après une première absence la semaine dernière. "Nous constatons ce matin qu'il n'est pas parmi nous", a déclaré le député macroniste Thomas Cazenave, président de cette commission d'enquête dont il a aussitôt décidé de réunir le bureau pour déterminer "les suites à donner" à cette absence. Invité de franceinfo mardi soir, le député a annoncé avoir saisi le procureur de la République de Paris.

"Il se place au-dessus, comme si lui n'était pas soumis aux mêmes règles que tout le monde", déplore-t-il, en précisant avoir adressé des "avertissements" à l'homme d'affaires. "Rien ne justifie que monsieur Stérin se place au-dessus des lois de la République. Rien ne justifie que monsieur Sterin méprise l'Assemblée nationale et ses représentants", avait-il tancé un peu plus tôt devant des journalistes. Le refus de comparaître devant une commission d'enquête est passible de deux ans d'emprisonnement et 7 500 euros d'amende.

Des raisons de sécurité invoquées

Pour justifier sa première absence, Pierre-Edouard Stérin avait invoqué notamment des raisons de sécurité, demandant à être entendu par visioconférence en raison d'"une vague de menaces de mort et d'exhortations au meurtre" reçues récemment, selon son avocat. L'homme d'affaires utilise une partie de sa fortune pour restaurer les valeurs ultraconservatrices et ultralibérales en France. La commission parlementaire s'intéresse particulièrement à "Périclès", une structure qu'il a lancée en 2003, acronyme de "Patriotes enracinés résistants identitaires chrétiens libéraux européens souverainistes".

La structure finance de nombreux cercles de réflexion, d'associations, de médias dont la plupart sont en lutte contre le "wokisme", l'islamisme ou l'immigration. Près de 90 projets ont bénéficié ou vont bénéficier de 28 millions d'euros d'ici la fin de l'année. Le directeur général de Périclès, Arnaud Rérolle, s'était rendu devant la commission d'enquête le 6 mai. Il avait défini l'entreprise comme "une pépinière de projets métapolitiques", évoquant "médias" et "cercles de réflexion" pour "produire", "diffuser" et "promouvoir des idées dans l'espace public".

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