Réforme de l'audiovisuel public : l'examen du texte en commission suspendu après un accrochage impliquant Rachida Dati

La présidente de la commission des Affaires culturelles assure que la ministre de la Culture "a pris à partie" une fonctionnaire de l'Assemblée. Rachida Dati reconnaît "un échange vif" mais récuse toute insulte.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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La ministre de la Culture, Rachida Dati, à la sortie de l'Elysée, le 26 mars 2025. (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / AFP)
La ministre de la Culture, Rachida Dati, à la sortie de l'Elysée, le 26 mars 2025. (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / AFP)

La gauche dénonce un "grave" incident. L'examen du projet de réforme de l'audiovisuel public a été suspendu en commission à l'Assemblée nationale, dans la soirée du mardi 1er avril, après un accrochage entre Rachida Dati et une fonctionnaire. La présidente de la commission des Affaires culturelles, la socialiste Fatiha Keloua Hachi, assure que la ministre de la Culture "a pris à partie une fonctionnaire de l'Assemblée nationale" durant une pause.

"Je ne peux tolérer ce type de comportement", a-t-elle déclaré dans un communiqué. "Parce que les conditions ne sont pas réunies pour avoir un débat apaisé, j'ai décidé de suspendre l'examen de ce texte" de réforme de la gouvernance de l'audiovisuel public, a-t-elle annoncé, alors que les débats avaient démarré dans l'après-midi et qu'un millier d'amendements restent au menu.

Mon communiqué à la suite de la suspension de la commission hier soir.

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— Fatiha Keloua Hachi (@kelouaf.bsky.social) 2 avril 2025 à 08:53

"Il y a eu un échange vif avec une administratrice", hors caméras, selon l'entourage de la ministre, qui récuse toute insulte. La décision de suspendre l'examen du texte est "politique" car la gauche n'obtenait pas les votes voulus, ajoute cette source.

La gauche réfléchit aux "suites à donner"

Le député LFI Aurélien Saintoul, présent au moment de l'échange dans une salle qui s'était vidée, s'est dit "indigné" qu'une fonctionnaire soit mise en cause du fait de la lenteur des travaux. Le gouvernement venait de déposer des amendements de dernière minute, pratique contre laquelle la gauche s'était élevée. "Nous allons déterminer les suites à donner à cet incident d'une extrême gravité", a annoncé le député socialiste Emmanuel Grégoire. Fatiha Keloua Hachi a par ailleurs contacté la présidente de l'Assemblée, Yaël Braun-Pivet.

Déjà validée en première lecture au Sénat en 2023, la proposition de loi portant la réforme prévoit de créer une holding, France Médias, qui chapeauterait France Télévisions, Radio France, l'Institut national de l'audiovisuel, sous l'autorité d'une même personne. Contrairement aux plans initiaux, France Médias Monde, branche internationale de l'audiovisuel public français (RFI, France 24), pourrait être exclue de cette holding.

Mercredi, lors de la reprise de l'examen du projet de réforme de l'audiovisuel public en commission à l'Assemblée, la ministre de la Culture, Rachida Dati, a assuré qu'il n'y avait eu ni "agression" ni "insultes" ni "menaces" lors de l'incident, comme l'a constaté une journaliste de France Télévisions. "Je me suis interrogée et j'ai interrogé l'administratrice pour dire pourquoi cet amendement n'était pas accordé. Il y a eu une réponse un peu vive, on s'en est expliquées et l'incident était clos", a-t-elle poursuivi. "Je ne souhaite pas que cette commission soit instrumentalisée pour d'autres raisons d'obstruction ou politiciennes", a-t-elle insisté, avant que la séance soit à nouveau suspendue.

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