"C'est un jouet tout à fait valable et un beau cadeau" : la seconde main s'invite de plus en plus souvent sous le sapin à Noël

Aujourd'hui, un client sur deux n'hésite pas à choisir un cadeau de seconde main pour les enfants. Les entreprises s'adaptent et les rayons se remplissent de jouets d'occasion.

Article rédigé par Sophie Auvigne
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des poupées en vitrine d'un magasin de jouet. Photo d'illustration. (LEYLA VIDAL / MAXPPP)
Des poupées en vitrine d'un magasin de jouet. Photo d'illustration. (LEYLA VIDAL / MAXPPP)

Chaque année, et de plus en plus tôt, ils arrivent dans les boîtes aux lettres. Des millions de catalogues de jouets, neufs, destinés à se retrouver sous les sapins à Noël. Mais désormais, un client sur deux n'hésite plus à acheter des jouets d'occasion, tout au long de l'année. La seconde main représente plus de 6% du marché total du jeu et jouet.

Les acheteurs sont au rendez-vous, à l'image d'Odile, dont la hotte sera large : elle a six petits-enfants. Et pour être prête, elle prépare Noël dès maintenant : "Je ne suis pas du tout contre le fait d'acheter des jouets recyclés. Si nos enfants sont sensibilisés à ça, ils comprendront que c'est un jouet tout à fait valable et un beau cadeau", expose la grand-mère.

Pour Laura, une jeune maman, la seconde main est une évidence et les jouets ne font pas exception : "Ça ne me pose aucun problème, j'en achète pour ma fille", témoigne la jeune femme. Cette mère de famille se fournit principalement sur internet : "Sur Vinted ou sur Leboncoin. C'est vrai que je ne vais pas beaucoup dans les magasins de jouets", concède Laura.

Les enseignes proposent de plus en plus de seconde main dans les rayons

Alors les enseignes traditionnelles elles-mêmes, tentent de capter cette clientèle. Cette concurrence en ligne pousse d'ailleurs les plus grandes enseignes à réagir : King Jouet annonce qu'avant les fêtes, il est possible de faire estimer en ligne les jouets dont on ne veut plus, et de s’accorder sur une vente. Ensuite, il suffit d'aller en boutique déposer le jouet devenu inutile. Autre exemple, chez JouéClub, sept magasins sur dix proposent un rayon occasion, avec un objectif d'équiper 100% des boutiques l'année prochaine. Cela fait en effet bondir les ventes, selon le président de l'enseigne Jacques Baudoz : "Le trafic a augmenté, il a pris une part entre 5 et 10%. C'est très important", chiffre le directeur.

Selon le baromètre jeux et jouets d’occasion 2024 de Circana & Ecomaison, ce marché représente plus de 4,5 milliards d'eurosLes personnes achetant principalement ces jouets déjà utilisés pour des raisons économiques et écologiques.

"L'une des clés de ce système, c'est de dire que l'on apporte des nouveaux clients, qui ne seraient pas forcément venus chez nous au départ"

Jacques Baudoz, PDG de JouéClub

à franceinfo

Jacques Baudoz est bien conscient des enjeux de proposer de la seconde main : "Le faire est obligatoire. Aujourd'hui, dans tous les métiers, on le voit, tout le monde va vers ce système" de vente de produits d'occasion, estime le commercial. En tout cas, l'immense majorité des clients qui vendent un jouet en rachète un ou plusieurs dans les trois mois qui suivent.

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