Conclave sur les retraites : à deux jours de la fin, François Bayrou veut croire qu'il existe une "possibilité" de "trouver un accord"

"Il n'y aura pas d'accord avec la CFDT si le patronat n'avance pas plus sur la pénibilité, s'il n'avance pas sur le volet réparation", a néanmoins mis en garde Marylise Léon, numéro un de la CFDT, dans "La Tribune dimanche".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le Premier ministre, François Bayrou, à Paris, le 13 juin 2025. (TELMO PINTO / NURPHOTO / AFP)
Le Premier ministre, François Bayrou, à Paris, le 13 juin 2025. (TELMO PINTO / NURPHOTO / AFP)

Il affiche son optimisme. "Je pense que la possibilité existe de trouver un accord dynamique, car ce qui est en gestation, c'est le retour de la démocratie sociale", a estimé dimanche 15 juin le Premier ministre, François Bayrou, selon des propos rapportés par La Tribune dimanche.

"Je n'exclus pas qu'ils [les partenaires sociaux] aient besoin de quelques jours de plus" pour arriver à un accord, a-t-il suggéré, dans des propos cités cette fois par Le Parisien dimanche. La fin du conclave, prévue mardi 17 juin, était initialement programmée pour le 28 mai.

Toujours très impopulaire, la réforme des retraites, qui repousse l'âge de départ à 64 ans, avait été contestée dans la rue début 2023 par des centaines de milliers de manifestants et l'ensemble des syndicats de salariés, avant d'être adoptée sans vote par le Parlement grâce à l'article 49.3. de la Constitution.

Une réforme impopulaire

Si, avec les départs du conclave de certaines organisations comme FO, CGT ou patrons de l'U2P, et compte tenu de la ferme opposition du Medef, la perspective de revenir sur le report de l'âge légal au terme du conclave paraît illusoire, d'autres sujets ont été mis sur la table comme la pénibilité, les carrières des femmes, les carrières longues ou la question de la décote.

A l'avant-veille de la dernière réunion du conclave, une réforme du volet pénibilité est au cœur de l'hypothétique compromis. "Il n'y aura pas d'accord avec la CFDT si le patronat n'avance pas plus sur la pénibilité, s'il n'avance pas sur le volet réparation", a mis en garde Marylise Léon, numéro un de la CFDT dans La Tribune dimanche. Le président du Medef Patrick Martin estime que le patronat fait "déjà un énorme pas", rappelant avoir été "opposé à toute évolution de l'usure professionnelle".

Sur la pénibilité et l'usure, le Medef propose notamment de revoir le compte professionnel de prévention pour que celui-ci prenne en compte la manipulation de charges lourdes, les postures pénibles ou les vibrations mécaniques, une ouverture vis-à-vis de la CFDT qui réclame depuis longtemps la prise en compte de ces trois critères. Le Medef propose également de "modifier le dispositif de l'inaptitude/invalidité qui concerne aujourd'hui près d'une personne sur sept qui liquide sa retraite", en "abaissant l'âge de départ de 62 ans à 61 ans".

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