Grève du 19 janvier : pourquoi les syndicats ne se lancent-ils pas dans un mouvement reconductible ?
Si Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, appelle à des grèves reconductibles "partout où c'est possible" contre le projet de réforme des retraites, il ne devrait pourtant pas y avoir de prolongation immédiate après le mouvement de jeudi.
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La prolongation de la grève interprofessionnelle du jeudi 19 janvier contre la réforme des retraites paraît peu probable malgré l’appel de Philippe Martinez. Le secrétaire général de la CGT a lancé un appel à reconduire le mouvement dès vendredi "partout où c'était possible". Mais dans les faits, une grève reconductible doit respecter un certain nombre de règles et demander une bonne coordination syndicale.
Une grève reconductible doit respecter un préavis
Cette grève de jeudi ne sera pas reconductible tout de suite pour des raisons aussi bien logistiques que réglementaires. En effet, la plupart des préavis déposés pour jeudi ne sont pas reconductibles et ne portent que sur 24 heures. Dans le jargon des syndicalistes, on appelle cela une "grève carrée". Pour pouvoir organiser une nouvelle journée de grève dans la fonction publique ou dans les entreprises publiques type SNCF, EDF ou RATP, il faut avoir déposé un préavis au moins cinq jours ouvrés au préalable. Malgré tout, des préavis illimités courent parfois depuis trois ans comme à la SNCF et permettent théoriquement de contourner le problème, mais une fois encore, cela apparaît surtout théorique.
Même à la SNCF, où il y aura de traditionnelles AG de grévistes jeudi, par exemple gare de Lyon ou gare du Nord à Paris, il ne sera pas question d'une prolongation du mouvement pour vendredi, mais de préparer la suite. Les syndicats vont donc "faire de la pédagogie" dans les multiples AG autour des méfaits de la réforme, explique un responsable syndical cheminot.
Retrouver toutes les manifestations en France sur https://t.co/0pUjyiAr2T #Retraites #19janvier pic.twitter.com/7gjxSfSahg
— La CGT (@lacgtcommunique) January 17, 2023
Il n'y a pas à cette heure de calendrier commun
Plusieurs fédérations de la CGT, notamment celles de l'industrie chimique et pétrole (Fnic-CGT), des mines et de l'énergie (FNME-CGT) ainsi que du côté des ports et docks, souhaitent aujourd'hui monter progressivement en température avec un appel à la grève de 48 heures le jeudi 26 janvier puis d'au moins 72 heures à partir du lundi 6 février. Les fédérations veulent ainsi provoquer des mouvements coordonnés dans les centrales nucléaires, les raffineries ou les dépôts de carburant.
Ces fédérations CGT, qui se sont discrètement rencontrées ce mercredi 18 janvier, aimeraient que d'autres branches les rejoignent sur ce calendrier. Pour l'instant, dans le secteur des transports, les négociations intersyndicales se poursuivent. La CGT Cheminots ne parvient pas à convaincre les autres syndicats de la SNCF de s'aligner sur ces dates. Le problème est le même à la RATP où Force Ouvrière est le syndicat largement majoritaire chez les conducteurs de métros et de RER.
Une intersyndicale nationale doit se réunir jeudi 19 janvier
Il est déjà acté qu'il y aura d'autres grèves, comme l'a rappelé Philippe Martinez mercredi sur France 2 : "Au niveau national, quand nous disons que c'est une première journée, c'est qu'il y en aura d'autres." De nombreux responsables syndicaux sont sur la même longueur d'onde, ils estiment que pour obtenir le retrait de cette réforme, il faudra plusieurs jours de grève consécutifs au moins dans les secteurs stratégiques.
Après les manifestations, une intersyndicale, avec tous les leaders nationaux, de Philippe Martinez (CGT) à Laurent Berger (CFDT), doit aussi se réunir jeudi pour fixer éventuellement une ou plusieurs dates. Même si la volonté d'une grève reconductible chez certains ne fait guère de doute, le calendrier des prochaines mobilisations reste à fixer.
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