Réforme des retraites : "Il n'y a pas d'entourloupe, la réforme sera suspendue", promet la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon
/2023/07/05/64a55fd777de4_placeholder-36b69ec8.png)
Maud Bregeon, porte-parole du gouvernement, était l'invitée des 4 Vérités, mercredi 22 octobre, pour clarifier la position du gouvernement sur son engagement à la suspension de la réforme des retraites.
Ce texte correspond à la retranscription d'une partie de l'interview ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour regarder l'entretien en intégralité.
Gilles Bornstein :C'est étonnant de voir un Premier ministre et un président de la République dire, à quelques minutes d'intervalle, à peu près le contraire l'un de l'autre au sujet de la suspension de la réforme des retraites. Alors franchement, je suis curieux de savoir comment vous allez essayer de m'expliquer que les deux ont raison et que c'est à la fois une suspension et pas une suspension, et une suspension quand même. C'est une suspension ou pas ?
Maud Bregeon : D'abord, je vois bien la tentation que les uns et les autres peuvent avoir d'opposer le président de la République et le Premier ministre. C'est vieux comme le monde.
On n'a pas besoin de faire beaucoup d'efforts pour les opposer quand on les entend.
Sébastien Lecornu est un Premier ministre de bonne foi et il s'est engagé à une chose. Les effets de la réforme Borne, tant sur l'âge (c'est de l'âge dont parlait le président de la République hier) que sur la durée de cotisation, seront gelés jusqu'à l'élection présidentielle. Donc on peut discuter ensuite du gel, de la suspension, du terme utilisé par le président de la République... L'engagement, il est extrêmement clair : les effets de la réforme Borne sur l'âge et sur la durée de cotisation seront gelés jusqu'à la présidentielle et ils seront suspendus, notamment pour l'accélération de la réforme Touraine et donc pour la durée de cotisation. Il n'y a pas d'entourloupe. Si c'est la question, il n'y en a pas.
Il n'y a pas d'entourloupe, c'est une suspension. Vous nous affirmez ce matin que la réforme sera suspendue ?
La réforme incluant la durée de cotisation sera suspendue jusqu'à l'élection présidentielle et c'est l'élection présidentielle qui devra permettre ce débat. Et je veux le dire aux parlementaires aujourd'hui qui pourraient m'écouter ce matin, Sébastien Lecornu est de bonne foi. C'est un Premier ministre qui tiendra sa parole. Les engagements pris seront des engagements tenus.
Mais je remarque que ce matin, vous reprenez les mots, les termes du Premier ministre et non pas ceux du président de la République.
Ce qui est important, c'est la technique qu'il y a derrière.
Ce qui est important, c'est la réalité.
On va expliquer aux gens qui nous écoutent. Concernant l'âge de départ, on s'arrête à 62 ans et 9 mois jusqu'à début 2028. Et sur la durée de cotisation, le nombre de mois, on s'arrête à 170 trimestres. C'est l'élection présidentielle qui devra remettre au débat ce sujet.
En français, ça s'appelle une suspension. Que vous le vouliez ou non, les deux ont dit des choses différentes. Hier, tout le monde l'a noté. Quand vous, porte-parole du gouvernement, vous avez un doute sur des éléments de langage comme ça, vous demandez à qui ? Vous demandez à l'Élysée ou vous demandez à Matignon ? Qui est le patron ?
On travaille en bonne intelligence. Moi, je suis porte-parole du gouvernement de Sébastien Lecornu. Et donc, pour tous ces éléments techniques sur la façon dont vont être rédigés les textes, je discute avec Matignon.
Le patron, c'est Lecornu ?
Moi, je ne rentre pas dans ce débat. Aujourd'hui, il y a une constitution. Le rapport entre un président de la République et un Premier ministre, ce n'est pas une affaire de cour. C'est la Constitution. C'est la Constitution qui le définit.
Le Premier ministre conduit et détermine la politique de la France. C'est ce que dit la Constitution.
Je pense qu'on a d'ailleurs vu dans les concessions qu'il a pu faire récemment, notamment sur la question des retraites, qu'il était libre de ses décisions.
Non, mais Maud Bregeon, vous minimisez vos propos. Depuis sept ans, j'ai rarement entendu une ministre dire, quand il y a un différent, c'est la Constitution qui s'applique et que c'est le Premier ministre qui conduit et dirige la politique de la nation. C'est très bien, mais en Macronie, c'est assez nouveau.
Je vois bien dans quoi vous voulez m'emmener. Vous savez, il y a un budget qui est en train d'être voté, là. Il y a des questions de santé, il y a des questions de travail, il y a des questions de fiscalité. Ce que je vous propose, c'est qu'on ne passe pas l'intégralité de la matinale, qui par ailleurs est assez courte, à parler d'une divergence qui existe dans la tête des journalistes et dont les gens se fichent complètement.
C'est d'accord, d'autant que vous avez été assez claire. Les socialistes ont acté hier que le Premier ministre était de bonne foi et ils ont acté sa volonté d'avancer. Pour autant, ils ne sont pas encore prêts à voter le budget. Le gouvernement, dans cette logique de consensus que vous essayez de mener, est-il prêt à aller plus loin sur la taxation des gros patrimoines que la taxe holding qui ne rapporterait qu'un milliard ?
Notre position est claire et constante. Oui, à faire contribuer, dans un moment d'effort particulier, les grandes entreprises qui le peuvent. C'est ce qu'on propose, la contribution de 440 grandes entreprises. Et les Français les plus fortunés, pour que les gens comprennent bien, on parle, pour un couple, d'un revenu supérieur à 500 000 euros par an. Pour autant, on sera extrêmement vigilants à tout ce qui pourrait détruire l'emploi, casser la croissance, empêcher l'innovation. Et c'est par ailleurs pour ça que le gouvernement n'était pas favorable à la taxe Zucman. Je remarque d'ailleurs que la Commission des Finances a rejeté cette taxe.
Cliquez sur la vidéo pour regarder l'entretien en intégralité.
À regarder
-
La langue des signes est-elle en train de mourir ?
-
Ils crient tous ensemble (et c'est ok)
-
Obligée de payer une pension à sa mère maltraitante
-
Maison Blanche : Donald Trump s'offre une salle de bal
-
Musée du Louvre : de nouvelles images du cambriolage
-
Traverser ou scroller, il faut choisir
-
Manuel Valls ne veut pas vivre avec des regrets
-
Nicolas Sarkozy : protégé par des policiers en prison
-
Piétons zombies : les dangers du téléphone
-
Tempête "Benjamin" : des annulations de trains en cascade
-
Femme séquestrée : enfermée 5 ans dans un garage
-
Vaccin anti-Covid et cancer, le retour des antivax
-
A 14 ans, il a créé son propre pays
-
Ils piratent Pronote et finissent en prison
-
Aéroports régionaux : argent public pour jets privés
-
Bali : des inondations liées au surtourisme
-
Cambriolage au Louvre : une nacelle au cœur de l'enquête
-
Alpinisme : exploit français dans l'Himalaya
-
Un objet percute un Boeing 737 et blesse un pilote
-
Cambriolage au Louvre : où en est l'enquête ?
-
Jean-Yves Le Drian défend l'image de la France
-
Chine : 16 000 drones dans le ciel, un nouveau record du monde
-
Donald Trump lance de (très) grands travaux à la Maison Blanche
-
Glissement de terrain : des appartements envahis par la boue
-
Emmanuel Macron sème la confusion sur la réforme des retraites
-
Tornade meurtrière : scènes d'apocalypse dans le Val-d'Oise
-
Nicolas Sarkozy : premier jour en prison
-
La lutte sans relâche contre les chauffards
-
L'OMS alerte sur la résistances aux antibiotiques
-
Les frères Lebrun, du rêve à la réalité
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter