Rejet par François Bayrou du retour à la retraite à 62 ans : "C'est un scandale dans la façon de trahir sa parole", dénonce la CGT

Denis Gravouil, négociateur de la CGT sur les retraites, conseille au gouvernement d'arrêter de "prendre les gens pour des imbéciles", en marge d'une manifestation jeudi. Le syndicat a quitté le "conclave" des retraites après le rejet du Premier ministre d'un retour à un âge légal de départ à la retraite de 62 ans.

franceinfo

Radio France

Publié le 20/03/2025 16:31

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Denis Gravouil, négociateur de la CGT sur les retraites, le 20 mars 2025. (RICCARDO MILANI / HANS LUCAS)

"C'est un scandale dans la façon de trahir sa parole", a dénoncé aux micros de franceinfo et France Inter le négociateur de la CGT sur les retraites Denis Gravouil jeudi 20 mars après le rejet, par le Premier ministre François Bayrou, d'un retour à 62 ans de l'âge de départ à la retraite. Mercredi, la CGT a quitté le conclave pour protester contre ce refus.

"Conclave fichu en l'air"

Au total, trois organisations syndicales ont quitté le conclave dédié aux retraites. Force ouvrière a claqué la porte dès la première réunion, le 27 février. Mardi, c'est l'U2P (artisans, commerçants et professions libérales), la plus petite des trois organisations patronales, qui est partie. Mercredi soir, la Confédération générale du travail a donc, elle aussi, quitté le navire à cause des dernières déclarations de François Bayrou.

"Le conclave est certainement fichu en l'air", observe Denis Gravouil, "mais il y aura d'autres occasions pour continuer à défendre nos propositions contre le gouvernement tel qu'il est constitué actuellement et contre le patronat qui veut encore reculer l'âge de la retraite comme il l'a dit lors des précédentes réunions".

Retour au Parlement

La CFDT est présente jeudi au conclave et continue de négocier, mais sa secrétaire générale Marylise Léon a appelé à un "autre" conclave, jugeant que le "contrat" avait été "rompu" avec le premier. "Il va falloir regarder comment ça tourne", réagit Denis Gravouil aux micros de franceinfo et de France Inter. "Pour l'instant, tel qu'il est défini, ça ne marche pas et on verra bien si, par exemple, on a un format qui nous permet de s'assurer que la négociation a lieu avec un retour au Parlement obligatoire." C'est l'objectif principal de la CGT, rappelle Denis Gravouil : "Il faut obtenir que le Parlement se prononce vraiment et qu'il y ait enfin un vote à l'Assemblée, ce qui n'a jamais eu lieu."