Retraites : pas de revalorisation pour les pensions complémentaires du privé cette année

"Faute d'accord" entre les syndicats et le patronat, les pensions de 14 millions de retraités du privé ne seront pas augmentées au 1er novembre, a annoncé l'Agirc-Arrco.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Les locaux de l'Agirc-Arrco, l'organisme qui gère les retraites des ex-salariés du privé, à Paris, le 6 janvier 2023. (EMMANUEL DUNAND / AFP)
Les locaux de l'Agirc-Arrco, l'organisme qui gère les retraites des ex-salariés du privé, à Paris, le 6 janvier 2023. (EMMANUEL DUNAND / AFP)

C'est une mauvaise nouvelle pour les ex-salariés du privé. Les pensions complémentaires ne seront pas revalorisées au 1er novembre, "faute d'accord" entre les syndicats et le patronat qui gèrent le régime, a annoncé vendredi 17 octobre l'Agirc-Arrco. Chaque année, les représentants du personnel et des employeurs de ce régime qui gère les retraites complémentaires du privé, et concerne 14 millions de pensionnés, se réunissent pour déterminer le taux d'évolution, qui doit tenir compte des prévisions d'inflation et de la conjoncture économique.

Sans accord, la règle veut qu'elles ne soient pas revalorisées. Le calcul des partenaires sociaux doit garantir, sur les quinze prochaines années, l'équilibre financier de l'Agirc-Arcco. Selon sa règle d'or, le régime doit avoir "à tout moment au moins six mois de versements des pensions". Ses réserves s'élèvent aujourd'hui à plus de 86 milliards d'euros.

En fonction de la santé du régime, le conseil d'administration peut élever ce taux d'évolution jusqu'à hauteur de l'inflation. Les partenaires sociaux pouvaient ainsi choisir cette année un taux d'évolution compris entre 0,2% et 1%. Arguant de la bonne santé du régime et d'un choc qui s'annonce pour les retraités, avec le projet du gouvernement de "geler" les pensions de retraite de base en 2026, les syndicats espéraient s'approcher au maximum de 1%.

Les syndicats chargent la "position dogmatique" du patronat

Mais la promesse du Premier ministre de suspendre la réforme des retraites jusqu'à la présidentielle, qui hérisse le patronat, est venue compliquer l'équation. L'annonce du Premier ministre crée "une incertitude forte sur l'équilibre à moyen terme", expliquent dans un communiqué les organisations patronales (Medef, CPME, U2P). Elles estiment qu'une revalorisation de 0,2% "apparaissait soutenable pour les retraités au regard du net ralentissement de l'inflation" depuis un an et "en cohérence avec le gel des pensions prévu" dans le projet de budget de la Sécurité sociale 2026, dans un contexte "de forte dégradation des finances publiques" qui impose une "maîtrise" des dépenses. 

"Toute revalorisation inférieure à 0,6% était totalement injustifiable", a répliqué la CFDT. "Le patronat s'est entêté" et "cette absence de mesure (...) a conduit au blocage". A la CGT, le négociateur en charge des retraites, Denis Gravouil, a dénoncé auprès de l'AFP un "scandale" et la "position purement dogmatique, idéologique du patronat, qui ne se justifie par rien" et "semble plutôt une vengeance dans le débat actuel".

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