"Si une motion de censure est votée, je dissous dans la minute" : les coulisses du dîner à l'Elysée autour des retraites
Emmanuel Macron s'est montré "ferme et tonique" d'après des participants à ce dîner autour de la réforme des retraites. "Je suis là pour faire des réformes et je les ferai", dit le président.
Emmanuel Macron a réuni les responsables de la majorité au soir sur l'épineuse question des retraites, mercredi 28 septembre. Autour de la table du dîner, dans le salon des Ambassadeurs de l'Elysée, une vingtaine de personnes, des ministres concernés par le dossier et des responsables de toutes les composantes de la majorité pour un dîner de plus de trois heures. Au menu : des fruits de mer – huîtres, bulots, crevettes.
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Et le président s'est montré très ferme, n'héistant pas à menacer de dissoudre l'Assemblée nationale pour provoquer de nouvelles élections législatives si les débats sur la réforme des retraites au Parlement n'aboutissent pas et qu'une motion de censure est votée renversant le gouvernement : "Moi, je ne veux pas la chienlit, si une motion de censure est votée, je dissous dans la minute qui suit", a-t-il déclaré, selon les informations recueillies par franceinfo. Toujours d'après des propos rapportés du chef de l'Etat, cette réforme est "nécessaire". "J'ai un mandat électoral, on ne peut pas tergiverser (...) Je suis là pour faire les réformes et je les ferai."
Le ton est donc donné selon l'un des participants qui résume : Emmanuel Macron "a envie d'en découdre, c'était ferme et tonique." François Bayrou, le président du Modem est arrivé légèrement en retard, Edouard Philippe parlait tout doucement, tout comme Elisabeth Borne, ce qui a amusé un autre participant : "Je n'ai rien entendu de ce qu'elle a dit", rigole-t-il avant d'ajouter que selon lui, la Première ministre est désormais chargée "de faire le SAV" en ouvrant des concertations jusqu'à Noël sur la réforme des retraites.
Aller vite ou temporiser : deux lignes se sont affrontées
Au cours de ce dîner, et après quinze jours d'atermoiements dans la majorité, deux lignes se sont affrontées : celle d'abord des ministres Bruno Le Maire, Gabriel Attal, du secrétaire général de Renaissance Stéphane Séjourné, de la présidente des députés Renaissance Aurore Bergé et François Patriat, le chef de file des Macronistes au Sénat. Tous partisans d'une réforme des retraites rapide : "Attendre trop longtemps, c'est perdant-perdant", tranche l'un d'eux tandis qu'un autre tente alors de convaincre Emmanuel Macron d'aller vite : "Si vous ne la faites pas maintenant, on perd notre électorat et notre crédibilité."
Autre ligne défendue, cette fois par François Bayrou, le président du MoDem, les ministres Franck Riester, Olivier Dussopt et Jean-François Mattei, le président du groupe Modem à l'Assemblée nationale, qui dénoncent "un passage en force" : "Les Français n'ont pas voté pour la retraite, il faut discuter", estime l'un d'eux.
Finalement, après un tour de table, Emmanuel Macron a pris sa décision. Elisabeth Borne a, dans la nuit, annoncé qu'une nouvelle concertation s'engageait. Les discussions - qui doivent s'ouvrir dès la semaine prochaine - sont prévues pour durer jusqu'à Noël, dans la perspective d'examiner un projet de loi spécifique "avant la fin de l'hiver", à voter au début de l'année 2023. Le but étant - engagement pris par Emmanuel Macron - "une entrée en vigueur de la réforme à l'été 2023".
Un des participants se félicite auprès de franceinfo : "Le gouvernement ne passe pas en force, il discute", un autre se réjouit également que le dialogue soit "respecté", tandis qu'un troisième déclare : "L'intelligence veut qu'on ne passe pas en force, sinon on va cristalliser le truc".
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