: Vidéo Romain Goupil voit "quelque chose de nihiliste" chez les "gilets jaunes" : "Ce n'est pas du tout joyeux comme en Mai 68"
L'écrivain et réalisateur, ancien leader de la contestation lycéenne en mai 68, estime que le mouvement des "gilets jaunes" n'a pas grand chose à voir avec les grandes manifestations d'il y a 50 ans.
L'écrivain et réalisateur Romain Goupil a qualifié le mouvement de "gilets jaunes" de "Mai 68 à l'envers" jeudi 6 décembre sur franceinfo. A la tête des mouvements lycéens il y a cinquante ans, ce soutien d'Emmanuel Macron estime qu'il y a de grandes différences entre ces deux mouvements de révolte.
franceinfo : Est-ce qu'on peut comparer les deux mouvements, Mai 68 d'un côté et "gilets jaunes" de l'autre ?
Romain Goupil : En Mai 68, la violence était très surprenante parce que cela faisait longtemps qu'il n'y avait pas eu cela en France. La radicalité, la violence ont été déclenchées par la fermeture de la Sorbonne. Or, une enceinte universitaire n'avait pas été fermée depuis le Moyen-Âge. Il y a eu un effet de solidarité immédiat. Il y avait un but, c'était de faire rouvrir la Sorbonne. C'étaient cela, les premiers mots d'ordre. Aujourd'hui, il y a une espèce de violence spontanée, absolument incontrôlable. Nous, on était tous liés à des organisations, de type marxiste, ou de type libertaire.
Cette différence d'organisation est-elle fondamentale ?
A l'époque il y avait des visages, des leaders, des syndicats. Avec l'organisation d'un Parti communiste à 25%, de la CGT qui était implantée, des organisations d'extrême gauche qui étaient très structurées sur un modèle marxiste. Et d'un autre côté, les libertaires autour du mouvement du 22 mars et de Daniel Cohn-Bendit étaient très structurés à Nanterre. Il y avait des responsables, des dirigeants qui devaient rendre compte à leurs propres militants. Alors qu'aujourd'hui, c'est la génération Facebook. N'importe qui peut dire n'importe quoi de manière anonyme sur Facebook, c'est liké, et cela entraîne des conséquences terribles avec plus aucun responsable.
Est-ce que c'est une révolte de droite ?
Disons que c'est un Mai 68 à l'envers. Nous, les objectifs, c'étaient de changer la société de consommation. Eux ils sont pour la baisse des taxes sur les carburants, l'annulation des 80 km/h, la fin du contrôle technique, ils protestent contre les radars. Samedi dernier, il y a eu au moins dix départs de feu dans des immeubles occupés. C'est intentionnel : on met le feu au rez-de-chaussée ou à la boutique, en sachant qu'il y a un immeuble au-dessus. C'est absurde. Il y a quelque chose dans ces manifestations de nihiliste. Il n'y a pas du tout d'espérance, ce n'est pas du tout joyeux comme en Mai 68. Nous avons été sur les Champs-Elysées en 68. Mais à aucun moment nous n'avons été obligés de protéger la flamme du soldat inconnu.
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