"Service minimum" dans les commissariats mercredi : "dans l'esprit, il y a des similarités avec les gilets jaunes", affirme le syndicat Alliance
Loïc Travers, le secrétaire national adjoint au syndicat Alliance Police Nationale en Île-de-France, plaide sur franceinfo pour un plan d'urgence pour la police et appelle à un "mercredi noir".
"Nous n'avons pas appelé à rejoindre les 'gilets jaunes' parce qu'on ne savait pas bien qui les soutenaient, mais d'une certaine manière, dans l'esprit, il y a des similarités, notamment en termes de pouvoir d'achat", a expliqué lundi 17 décembre sur franceinfo Loïc Travers, secrétaire national adjoint au syndicat Alliance Police Nationale en Île-de-France, alors que deux syndicats de police appellent les policiers à un mercredi noir dans les commissariats et que le mouvement des "gilets jaunes" s'essoufle.
franceinfo : Christophe Castaner a annoncé que les syndicats seront reçus mardi au ministère de l'Intérieur. Ils n'ont pas tardé à réagir ?
Loïc Travers : En tout cas, sur le principe et la posture. Nous, on attend des actes. On est à un tournant cette semaine, avec le vote du budget 2019 d'ici jeudi. On a une baisse de l'investissement de 62 millions d'euros, ce qui est terrible en termes de dégradation des conditions de travail pour les policiers, sur les véhicules et les moyens matériels. Mais d'une façon générale, ce qui cristallise la colère des policiers, c'est l'accumulation de promesses non tenues depuis des années et une politique par à-coups qui est insupportable. 23 millions d'heures suplémentaires non payées, des astreintes non payées ! Je pense notamment à mes collègues qui ont travaillé sur l'affaire Redoine Faïd, qui ont du mal à se faire payer leurs astreintes. Des heures de nuit, à 97 centimes de l'heure, qui ne sont pas revalorisées depuis des années. La coupe est pleine, il faut un plan d'urgence pour la police.
Qu'allez-vous demander concrètement au ministre de l'Intérieur mardi ?
Premièrement, ce qui traîne depuis longtemps, c'est le paiement des heures supplémentaires et en plus, ce serait bien qu'elles soient défiscalisées, c'est le minimum. Ensuite, des astreintes non payées, notamment dans les services judiciaires : il n'y a pas assez d'argent et à la moitié de l'année, on ne peut plus les payer. Les heures de nuit aussi, on sait que c'est harrassant. Et puis on veut aussi qu'Emmanuel Macron revienne sur des décisions qu'il a prises lorsqu'il est arrivé au pouvoir, notamment des mesures salariales qui étaient prévues au 1er janvier 2018, qu'il a repoussé en 2019. On veut le rattrapage de cette somme. C'est des centaines de milliers d'euros, mais qui sont prévus, avec des budgets qui ont été actés.
Si vous n'êtes pas satisfaits, c'est "service minimum" dans les commissariats ?
C'est effectivement l'acte 1. Il est clair : mercredi 19 décembre, pas d'initiatives, le minimum, le but est d'assurer les urgences et les réquisitions, pour assurer la sécurité des gens qui seraient en danger. Mais plus de verbalisations et d'interpellations qui participent à la politique du chiffre. Bien évidemment que s'il y avait un acte 6 ou 7 de violences des "gilets jaunes" ou des événements lors de la nuit de la Saint-Sylvestre, les policiers répondront présents. Nous ne sommes pas des irresponsables. Mais on a prévu plusieurs modes d'actions et le premier, c'est mercredi, un mercredi noir.
Vous avez le même problème de pouvoir d'achat des "gilets jaunes" ?
Bien sûr et notamment un problème de pouvoir d'achat par rapport aux risques encourus et aux risques pris, c'est ce qui nous différencie des "gilets jaunes". On est là pour les sécuriser quand il faut, notamment les pacifistes. Mais on est aussi là pour rétablir l'ordre public quand ils nous jettent des cailloux. Nous n'avons pas appelé à rejoindre les "gilets jaunes" parce qu'on ne savait pas bien qui les soutenaient, mais d'une certaine manière, dans l'esprit, il y a des choses similaires.
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