: Infographies Emmanuel Macron a-t-il raison quand il affirme que la hausse du prix à la pompe est liée à 70% à celle des cours du pétrole ?
Les gilets jaunes et des usagers en colère pointent la responsabilité du gouvernement dans la hausse des prix du carburant et dénoncent notamment l'augmentation des taxes au 1er janvier. Quelle est la part de la hausse de la fiscalité dans la flambée des prix à la pompe ? Voici quelques éléments de réponse.
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L'augmentation du prix des carburants suscite la colère des usagers et certains d'entre eux ont décidé d'organiser une journée de mobilisation dans toute la France, le 17 novembre. Beaucoup dénoncent les choix du gouvernement en matière de fiscalité écologique et notamment la hausse des taxes qui pèsent sur le gazole et l'essence.
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"La hausse du prix à la pompe qu'on constate aujourd'hui est liée à 70% à celle des cours du pétrole", répond de son côté Emmanuel Macron, dans un entretien accordé aux journaux du groupe Ebra, lundi 5 novembre. Une réalité économique ou une façon de minimiser l'incidence de la fiscalité écologique sur le coût des carburants ?
Le brut est reparti à la hausse
Le prix du pétrole brut est en effet reparti à la hausse ces derniers mois, après une baisse. En témoigne ce graphique sur le cours du Brent (pétrole brut), traité à l'Intercontinental Exchange de la bourse de Londres. Après des années difficiles (2010-2014), le cours a bénéficié d'une accalmie avant de repartir à la hausse dans un contexte tendu par la situation géopolitique au Venezuela, en Libye ou encore en Iran, sous la coupe de nouvelles sanctions américaines.
Fort logiquement, ces tendances entraînent des variations à la pompe, mais le phénomène est accru par la hausse continue des taxes sur le carburant. Le 1er janvier 2018, le montant de la taxe est notamment revue à la hausse, afin d'accompagner la transition écologique du pays. Ce graphique montre l'évolution du prix à la pompe du SP95 (E5), qui augmente plus rapidement que le montant des taxes.
Mais les taxes jouent fortement à la pompe
Cette situation est encore plus marquée sur le gazole, dont le prix approche désormais celui de l'essence après une forte hausse des taxes ces dernières années. Pour mesurer les conséquences des choix du gouvernement d'Edouard Philippe, il faut prendre en compte le prix à la pompe de décembre 2017, avant la réévaluation des taxes au 1er janvier. Celles-ci ont alors augmenté de 8 centimes d'euros par litre de gazole.
Le 1er décembre, le coût total des taxes était de 76 centimes par litre contre 87 centimes aujourd'hui, ce qui représente 42% de la hausse dix mois plus tard, au 1er octobre.
Verdict ? Emmanuel Macron a raison quand il explique que la hausse des cours est la principale cause de la flambée des prix. En revanche, il sous-évalue le poids des taxes dans l'augmentation des prix à la pompe. "La taxation pourrait être supportable dans un contexte de baisse ou de stagnation des cours, mais dans ce contexte de hausse, cette fiscalité est difficile à cacher", considère l'Union professionnelle des industries pétrolières.
La hausse des taxes va se poursuivre
Le gouvernement a choisi de poursuivre ce mouvement les prochaines années, en relevant notamment les taxes intérieures de consommation. Le 1er janvier 2019, leur montant devrait donc augmenter de 6,5 centimes pour le gazole et de 2,9 centimes pour l'essence. Pour Emmanuel Macron, toutefois, pas question de faire marche arrière. "C’est indispensable pour le climat et pour lutter contre la pollution, estime le président de la République, tout en concédant que ces mesures contrari[aient] les gens".
Emmanuel Macron a proposé la mise en place d'une prime pour compenser la hausse du prix du carburant, mais cette idée ne convainc pas François Asselin, président de la Confédération des petites et moyennes entreprises. Il faudrait "plafonner la taxation prévue pour le 1er janvier 2019, et puis profiter de la baisse du baril de pétrole, qui baisse depuis un mois", estime-t-il sur franceinfo. En attendant, difficile de prévoir le prix à la pompe dans les prochaines années. Le dernier mot revient toujours à la bourse.
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