Info franceinfo Saisie de cocaïne record à Boulogne-sur-Mer : dix ans après les faits, l'un des accusés interpellé en Colombie

L'homme interpellé est soupçonné de s'être occupé d'avoir supervisé des travaux sur le bateau intercepté en 2015, afin qu'il exporte de la drogue vers l'Europe. Les douaniers avaient découvert 2,3 tonnes de cocaïne à bord du navire.

Article rédigé par franceinfo, avec ICI Nord, Yannick Falt
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Les douaniers avaient retrouvé plus de deux tonnes de cocaïne, après neuf heures de recherches. (G DROLLET / MAXPPP)
Les douaniers avaient retrouvé plus de deux tonnes de cocaïne, après neuf heures de recherches. (G DROLLET / MAXPPP)

Dix ans après la saisie de 2,3 tonnes de cocaïne retrouvées à bord du Carib Palm, cargo intercepté au large de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), l'un des accusés, qui était absent lors de son procès en 2021, a finalement été retrouvé et interpellé en Colombie, a appris franceinfo de source proche du dossier mercredi 25 juin. Cette arrestation a été confirmée par le parquet général de Douai, sollicité par franceinfo, qui précise que la France a transmis une demande d'extradition mardi aux autorités colombiennes.

Condamné à 10 ans de prison

"Il s’agit bien d’un ressortissant turc absent lors du procès et qui a été condamné à 10 ans de réclusion criminelle par la cour d’assises du Nord" en 2021, explique le parquet général de Douai, sollicité par franceinfo. "Cette décision a été rendue par défaut, ce qui signifie que l’intéressé aura droit à un nouveau procès s’il le réclame", complète le ministère public.

L'homme de 60 ans, officiellement armateur, a été interpellé mardi 17 juin à Bogota, a appris franceinfo de source proche du dossier. Il était recherché par les autorités depuis 2018 et faisait l'objet d'une notice rouge d'Interpol depuis décembre 2021, rapporte cette même source. Dans cette affaire, il est soupçonné par les autorités colombiennes de s'être occupé de la coordination et d'avoir supervisé des travaux sur ce bateau, afin qu'il exporte de la drogue vers l'Europe. Le travail des enquêteurs a notamment permis de relier ce suspect à un autre navire, lui aussi arraisonné en Écosse en 2015 alors qu'il transportait plusieurs tonnes de cocaïne.

Six hommes manquaient à l'appel lors du procès

En 2019, neuf membres d'équipage, ukrainiens pour la plupart, avaient été condamnés à des peines allant jusqu'à huit ans de prison. En février 2021, ce sont les "organisateurs" de ce trafic de drogues qui ont été jugés par la cour d’assises du Nord. Cette dernière a condamné les dix personnes poursuivies pour "importation de produits stupéfiants en bande organisée" à des peines allant de 10 à 30 ans de prison.

Mais sur le banc des accusés, six hommes manquaient à l'appel et étaient visés par un mandat d'arrêt, dont le donneur d'ordre, l'acheteur du bateau ou encore l'un des organisateurs, rapportait ICI Nord (ex-France Bleu) qui avait couvert le procès.

80 ballots de cocaïne

Le navire moldave, parti en décembre 2015 de République dominicaine, avait attiré l'attention des douaniers, relatait ICI Nord. Un très vieux cargo, qui avait déclaré voyager à vide entre Saint-Domingue et les Pays-Bas, "économiquement, ça ne se justifie pas", avait expliqué Jean-Philippe Vigot, administrateur des douanes et directeur régional des garde-côtes, auprès d'ICI Nord.

Arrivé dans les eaux territoriales françaises, le navire avait été dérouté par les autorités vers le port de Boulogne-sur-Mer. Après neuf heures de recherche dans le bateau, les douaniers avaient découvert 80 ballots de cocaïne dans la salle des machines, soit 2,3 tonnes au total, pour une valeur estimée à 75 millions d'euros. Une découverte record, représentant 20% des saisies de cocaïne en France cette année-là.

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