Transports en commun : vidéosurveillance, filatures et arrestations, l’offensive contre les voleurs

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Article rédigé par France 2 - C. Guttin, B. Gouronnec, S. Kretzschmar - Édité par l'agence 6Medias
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Dans le métro, la lutte contre les pickpockets s’intensifie. Agents en civil, vidéosurveillance et brigades spécialisées traquent ces voleurs agiles, souvent issus de réseaux organisés. Malgré une baisse des vols, la vigilance reste de mise pour les usagers, premières cibles de cette délinquance discrète mais persistante.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder dans son intégralité.


Dans le métro, ils se font passer pour de simples passagers. Pourtant, les trois personnes en civil sont des agents de protection des transports en commun. Leur cible : les pickpockets qui sévissent sur le réseau.

Les arracheurs, ces personnes qui vous enlèvent le téléphone des mains alors que les portes se referment. Ce jour-là, l’une des agentes prend en filature un petit groupe de pickpockets. Ils sont déjà bien connus de la brigade. Ils descendent dans le RER, mais changent à plusieurs reprises de quai pour semer les agents. Le petit groupe finit par monter dans une rame, mais ne commet pas de vol : ils ont repéré les policiers. "J'ai vu dans le regard, quand ils croisaient des personnes, la première chose qu'ils faisaient, c'est regarder les mains et les poches des gens. Si on les contrôle avant, ça ne sert à pas grand-chose, en fait. C'est plus une perte de temps. Nous, ce qu'on veut voir, c'est du flagrant délit de pickpocket, du flagrant délit de vol. Pour nous, c'est très important. Ils n'ont rien fait. Tant pis, ce sera pour une prochaine fois", explique la policière.

Des usagers de plus en plus vigilants

Pour les usagers, ce type de vol est devenu monnaie courante. "J'ai déjà été dévalisé sans me rendre compte, à deux reprises : une fois un portable, dans un sac, et une autre fois, j'avais de l'argent liquide dans ma poche et quelqu'un me l'a pris sans que je me rende compte", raconte un passant. Une autre n’a pas été victime, mais témoin : "J'ai déjà vu quelqu'un qui s'est fait voler son téléphone. J'avoue que c'est assez violent, hyper surprenant, parce que ça va super vite. Je ne sais pas, ça a dû durer 30 secondes à peine."

Pourtant, les chiffres des vols dans les transports ont baissé de 9 % entre 2023 et 2024. Les raisons ? La multiplication des caméras de vidéosurveillance et l’augmentation du nombre d’agents. À Nantes comme à Paris, une brigade des transports sillonne tous les jours tramways et bus pour dissuader les délinquants.

Ce jour-là, un homme connu des services de police est interpellé avec un petit couteau sur lui. Le commissaire Alexis de Premorel, adjoint en chef du service départemental de sécurité publique (SDSP), précise : "On remarque dans les transports en commun qu’il y a des agressions, parfois sous la menace d’une arme, pour voler des téléphones ou ce genre d’objets. L’objectif, c’est d’intervenir le plus tôt possible pour éviter d’avoir à réprimer des infractions beaucoup plus graves et pour lesquelles il y aurait des victimes."

Derrière les vols, des réseaux organisés

Derrière ces pickpockets, il n’y a pas que de la petite délinquance, mais aussi des réseaux bien structurés. Certains groupes, comme des bandes de jeunes filles, apprennent dès leur plus jeune âge à voler dans les transports.

Récemment, un de ces réseaux a été démantelé et jugé. Me Helin Köse, avocate au barreau de Paris, défend l’une des jeunes voleuses. Si sa cliente reconnaît les faits, elle explique aussi avoir été enrôlée très tôt : "Quand vous avez 11 ans et que vous vous retrouvez à faire la manche dans la rue, et que quelqu’un vient vous chercher pour commettre des vols, évidemment que vous êtes conditionné d’une manière ou d’une autre. Évidemment que c’est la seule chose que vous savez faire et que c’est la vie qu’on vous trace et qu’on vous dirige", souligne l’avocate.

La jeune femme a été condamnée à six ans de prison, tandis que les autres membres du clan ont écopé de peines de trois à huit ans, assorties d’une interdiction définitive du territoire français.

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