Taxe Zucman : faut-il imposer davantage les riches ?

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Article rédigé par France 2 - M. Boisseau, T. Donzel, L. Krikorian, M. Niewenglowski, G. Marque, G. Liaboeuf. Édité par l'agence 6Medias
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La taxe Zucman relance le débat sur l’imposition des milliardaires. Destinée à taxer les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros, elle promet 20 milliards d’euros à l’État, mais suscite une vive opposition des patrons et de certains politiques, inquiets des conséquences économiques.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder dans son intégralité.


C'est le débat qui fait la une en cette rentrée : la taxe Zuckman, qui vise à imposer davantage les plus grandes fortunes françaises. L'idée fait frémir les grands patrons, tandis que les leaders de la gauche l’embrassent avec enthousiasme.

Dans l’émission C ce soir, diffusée le 15 septembre, François Ruffin, député écologiste et social de la Somme, déclarait : "Les milliardaires paient en proportion deux fois moins d'impôts que les secrétaires." Un point de vue partagé par Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT :"Cette taxe permettrait enfin de mettre la justice fiscale à l'ordre du jour."

La taxe Zuckman vise les détenteurs d’un patrimoine supérieur à 100 millions d’euros. Leur impôt sur le revenu devrait atteindre au moins 2 % de ce patrimoine. Environ 1 800 foyers français seraient concernés, et l’État pourrait récolter 20 milliards d’euros, soit près de la moitié des 44 milliards que cherchait François Bayrou. Selon son auteur sur le plateau de France 2 :"Le dispositif que j'ai conçu vise précisément à empêcher l'évasion fiscale des grandes fortunes."

Une opposition farouche des acteurs économiques

Mais l’idée ne fait pas l’unanimité. Politiques et acteurs économiques montent au créneau depuis plusieurs semaines. Pour Sylvain Maillard, député Ensemble de Paris : "La taxe Zuckman, c'est une connerie." François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, ajoute : "La taxe Zuckman pénaliserait très fortement la base de notre prospérité."

Un vent de révolte porté par le patron des patrons, Patrick Martin, président du MEDEF, qui n’a pas hésité à intervenir lors de la Fête de l’Humanité :"Ça me désole, je le dis ainsi, que dans le débat public français, on ne prenne pas suffisamment en compte une compétition économique internationale qui devient d'une brutalité incroyable."

Le cas d’Arthur Mensch, fondateur de Mistral, illustre les difficultés pratiques de la taxe. Avec un patrimoine dépassant le milliard d’euros, il devrait théoriquement payer au minimum 24 millions d’euros d’impôts. Mais son entreprise ne génère aucun bénéfice, soulevant la question : comment régler l’addition à l’État français ?

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