"Beaucoup de paroles et peu d'actes" : entre désillusion et peur du coronavirus, l'abstention a atteint des sommets à Châlons-en-Champagne
L'abstention a grimpé à près de 74% au second tour des élections municipales. Les raisons sont diverses, entre contexte sanitaire et défiance vis-à-vis du monde politique.
/2023/07/07/64a7df4c5fe71_placeholder-36b69ec8.png)
/2020/07/01/phpJdVcSz.jpg)
Un taux record d'abstention : à Châlons-en-Champagne (Marne), les électeurs n'ont pas été nombreux à se déplacer pour le second tour des élections municipales, le 28 juin. Seuls 26,07% ont glissé leur bulletin dans l'urne, bien en deçà de la moyenne nationale (41,6% de taux de participation, selon les chiffres définitifs du ministère de l'Intérieur). Dans cette préfecture champenoise, la quadrangulaire s’est conclue par la réélection du maire sortant Benoist Apparu (ancien ministre sous le mandant de Nicolas Sarkozy).
>> Municipales 2020 : trois pistes pour lutter contre l'abstention aux élections
Parmi les causes de cette abstention impressionnante, il y a bien sûr le contexte sanitaire. Le coronavirus a en effet dissuadé certains électeurs, comme Thomas : "Je suis diabétique, et j'ai peur du Covid. D'habitude je vote." D’autant que quelques semaines avant le scrutin, plusieurs personnes au sein de la mairie, dont le maire, ont été testées positives au coronavirus. La mairie a même été fermée plusieurs jours. Pas de quoi rassurer les électeurs.
Il y aussi ceux qui ne se sentent pas vraiment concernés, comme Siam, 21 ans : "En ce moment, je n'ai pas trop envie de penser à tout ce qui est politique, tout ça. Mais plus tard j'y penserai peut-être. Sur certaines choses je ne me sens pas vraiment concerné, même si je sais que je devrais, ça ne m'intéresse pas."
J'avais d'autres choses à faire et ça ne m'intéressait pas. En fait si j'étais allé voter, j'aurais choisi un vote blanc.
Siam, habitant de Châlons-en-Champagneà franceinfo
Il y a enfin les dégoûtés, ceux qui n’y croient plus du tout. Ils sont nombreux, notamment dans les quartiers populaires, où les électeurs se sont encore moins déplacés qu'ailleurs. Imen l'assure, depuis 15 ans, elle n’est plus inscrite sur les listes électorales. "On ne sait pas pour qui voter. Moi je suis au RSA, ma mère est au RSA, on ne voit aucun changement. Puis à notre âge on ne trouvera plus de boulot. C'est pour ça que je ne vais pas voter. Et surtout, voter qui ?"
Ils n'arrêtent pas de mentir, ils nous mènent tous en bateau, donc non, ça ne m'intéresse pas.
Imen, habitante de Châlons-en-Champagneà franceinfo
Opinion semblable pour Marie-Thérèse, 82 ans, qui jure qu’elle ne revotera plus jamais : "Beaucoup de paroles et peu d'actes ! Par exemple, je n'ai pas de bus qui passe suffisamment près de chez moi pour que je circule. Je ne peux plus conduire, alors comment je fais ?"
Une légitimité remise en cause
Autant de raisons qui expliquent donc un taux d’abstention très élevé. Le maire Benoist Apparu, divers droite, a lui encore une autre explication : "Aux élections européennes est arrivé en tête le Rassemblement national, en deuxième La République en marche, en trois les Verts. Le Rassemblement national fait 25% à Châlons. Quand nous n'avez pas de représentant du Rassemblement national, vous avez déjà 15 ou 20 points de gens qui disent 'je n'ai pas ceux pour qui je vote traditionnellement, donc je reste à la maison'."
Aujourd'hui avec ce taux de participation très faible, l'opposition se pose la question de la légitimité. "Comment le maire de Châlons va s'emparer de dossiers avec de lourds investissements en se disant 'j'ai été investi par les Chalonnais', alors qu'il n'a été investi que par 3 000 Chalonnais sur 45 000 habitants et 23 000 électeurs possibles ?", interroge Rudy Namur, qui conduisait une liste divers gauche. [NDLA : il y a eu à Châlons 6 102 votants.] Rudy Namur espère désormais plus de démocratie participative dans la ville et défend le vote obligatoire.
À regarder
-
Décès d'une femme : les ratés du Samu ?
-
Grues effondrées : tornade meurtrière dans le Val d'Oise
-
De nombreux sites paralysés à cause d'une panne d'Amazon
-
Hong Kong : un avion cargo quitte la piste
-
Quand Red Bull fait sa pub dans les amphis
-
Ces agriculteurs américains qui paient au prix fort la politique de Trump
-
ChatGPT, nouveau supermarché ?
-
Eléphants : des safaris de plus en plus risqués
-
Concours de vitesse : à 293 km/h sur le périphérique
-
Églises cambriolées : que deviennent les objets volés ?
-
Quel était le système de sécurité au Louvre ?
-
La Cour des comptes révèle les failles de sécurité du musée du Louvre
-
Cambriolage du Louvre : ces autres musées volés
-
Cambriolage au Louvre : l'émotion et la colère de Stéphane Bern
-
Famille royale : Andrew, le prince déchu
-
Promeneurs, joggeurs : la peur des chiens
-
Vol des bijoux au Louvre : sept minutes pour un casse spectaculaire
-
Au cœur de la traque des migrants
-
Mouvement "No Kings" aux États-Unis : sept millions d'Américains sont descendus dans les rues contre Donald Trump
-
Allocations familiales : vers un coup de rabot ?
-
Un braquage a eu lieu au Louvre dimanche matin à l'ouverture
-
Avions : quand des batteries prennent feu
-
Affaire Epstein : le prince Andrew renonce à son titre royal
-
Grandir à tout prix
-
Cédric Jubillar : 30 ans de prison pour meurtre
-
Mal de dos : comment le soigner
-
Faire des têtes au foot, c'est stylé, mais...
-
En Chine, le plus haut pont du monde est devenu une attraction touristique
-
Quand t’es collé en forêt
-
À Marseille, la Bonne Mère retrouve sa couronne
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter