: Enquête Détenu tué en cellule aux Baumettes : la famille de Robin Cotta attaque l'Etat pour faute
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Il y a un an, Robin Cotta était tué par un codétenu dans la prison des Baumettes à Marseille. Se sentant menacé, il avait demandé à changer de cellule sans être entendu. Sa famille poursuit l'Etat pour "faute" devant le tribunal administratif.
Un an après la mort de Robin Cotta, 22 ans, égorgé par un codétenu à la prison des Baumettes malgré ses appels à l'aide répétés, sa famille a décidé de poursuivre l'Etat pour faute devant le tribunal administratif de Marseille, ont appris la Cellule investigation de Radio France et ICI Provence (ex-France Bleu). Leur avocat demande également à la juge d'instruction d'élargir le champ de l'enquête afin d'envisager la comparution de certains surveillants du quartier des arrivants lors du procès aux assises du codétenu.
À l'origine de leur démarche, un recours déposé avant l'été par l'avocat de la famille mais resté sans réponse de la part du garde des Sceaux démissionnaire, Gérald Darmanin. Dans cette réclamation, Etienne Noël, l'avocat du père de Robin, sollicitait une clarification du ministre de la Justice sur les responsabilités administratives et les nombreuses fautes apparentes de la direction de la prison des Baumettes dans cette affaire. La famille espérait notamment la communication d'un rapport de l'Inspection générale de la justice (IGJ) réalisé au printemps dernier. Le silence de la place Vendôme autorise donc les parents de Robin Cotta à saisir le tribunal administratif de Marseille et mettre en cause la responsabilité de l'État dans le drame qui a coûté la vie à leur fils.
Un an après la mort de Robin Cotta, l'avocat demande aussi à la juge d'instruction de ne pas limiter le champ de son information judiciaire à l'assassinat mais d'envisager la comparution aux assises de certains surveillants du quartier des arrivants pour "omission d'empêcher une infraction". L'article 223-6 du code pénal prévoit en effet que "quiconque pouvant empêcher par son action immédiate, sans risque pour lui ou pour les tiers, soit un crime, soit un délit contre l'intégrité corporelle de la personne s'abstient volontairement de le faire est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende". Selon la défense de la famille, les appels à l'aide répétés de Robin auprès des personnes du quartier "arrivants" sont des éléments susceptibles d'amener les surveillants à comparaître lors d'un procès aux assises. C'est maintenant au procureur de la République de Marseille de choisir ou non d'élargir le périmètre de cette enquête ou de la limiter à un assassinat. Un "réquisitoire supplétif" dans le langage de la justice.
Le 9 octobre 2024, Robin Cotta a été retrouvé mort dans la cellule 504 du quartier des arrivants des Baumettes, frappé, assommé, puis égorgé par son codétenu avec les tessons d'un bol en porcelaine. Robin, lui, n'avait pas de passé judiciaire. Interpellé avec un ami pour une affaire de fausses ordonnances de sirop codéiné, il venait de passer sa première semaine de détention sans incident. Incarcéré avec un détenu considéré comme violent, le jeune homme multiplie les demandes à changer de cellule. Entre le 4 et le 9 octobre 2024, il adresse trois lettres à la direction et sollicite plusieurs fois les surveillants via l'interphone de la cellule, signalant qu'il se sent menacé. Le matin même de sa mort, il demande encore à changer de cellule. Plus tard, il refuse de réintégrer sa cellule et veut être placé à l'isolement. Une demande refusée faute de place. Enfin, dans l'heure qui précède le drame, les images de vidéosurveillance montrent que le jeune homme a tenté d'attirer l'attention des gardiens en agitant un papier sous la porte de sa cellule. Après le meurtre, le retard de l'intervention des surveillants et des secours est également questionné par le défenseur de la famille. Les autres détenus avaient très vite donné l'alerte après la mort de Robin.
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Une marche blanche pour la mémoire de Robin Cotta est organisée samedi 11 octobre à Sisteron, sa ville d'origine, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Constitués en association, les proches du jeune homme veulent sensibiliser l'opinion au respect du droit des prisonniers, en particulier ceux qui n'ont jamais été incarcérés auparavant.
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