: Enquête Comment Tony Parker s'est reconverti en homme d’affaires, avec moins de talent et de succès que dans le basket
Depuis qu’il a quitté les parquets de la NBA, l’ex-star du basket a multiplié les investissements dans de nombreux domaines d’activités : patron de club sportif, responsable d’écoles ou gérant de station de ski. Avec des résultats en demi-teinte.
Il en est convaincu. Malgré les plus de 150 millions d’euros engrangés dans sa carrière sportive, Tony Parker affirme que ce qu’il est “en train de développer” lui rapportera “plus d’argent que tout ce [qu’il a] gagné dans le basket”, comme il l’expliquait en 2022 dans une interview accordée à un site spécialisé dans l’investissement immobilier.
Depuis sa retraite des parquets en 2019, le joueur le plus titré du basket français s’est reconverti dans les affaires. Pour chapeauter ses plus de 30 millions d'euros investis en France, il a créé une myriade de filiales autour d'une holding principale, nommée "Infinity Nine Group", en référence au numéro qu'il portait aux Spurs de San Antonio. Sa reconversion, régulièrement qualifiée de "réussie", par ses proches comme dans les médias, n'est pourtant pas si évidente quand on y regarde de plus près.
Un milliardaire né en ex-URSS
Logiquement, l'ancienne star des parquets a commencé sa nouvelle vie d’entrepreneur par un domaine qu'il connaît bien : le basket. Depuis 2014, Tony Parker est l'actionnaire majoritaire du club de Lyon-Villeurbanne, l'Asvel. Après avoir fait abandonner au club son historique couleur verte, pour arborer le noir et blanc des Spurs, il parvient à relancer rapidement l'Asvel, aujourd'hui l'une des locomotives du championnat français. Le club réussit même à se hisser dans la très convoitée Euroleague en 2021, ce qui réjouit ses supporteurs, dont l'ancien président du groupe des King Gones : "C'est l'équivalent de la Champions League de foot, sauf que c’est un championnat fermé. On y rentre sur invitation”, explique Stéphane Bouchez. "Après trois années de présidence Tony Parker, on y est entrés. C'est clairement grâce à lui."
Mais quatre ans plus tard, les comptes de l'Asvel sont dans le rouge : en 2023, ils affichaient 7 millions d'euros de dettes et une perte de plus de 3 millions d'euros. En conséquence, la Direction nationale du conseil et du contrôle de gestion (DNCCG) de la Ligue nationale de basket a imposé des sanctions importantes au club, forcé de réduire sa masse salariale et son budget de 23% pour la saison en cours. "Pourquoi on en est arrivés là ? Parce que la situation financière du club s'est énormément dégradée malgré le soutien de Tony Parker", nous assure le président de la DNCCG, Patrick Hianasy, précisant que l'ex-basketteur "fait les fins de mois". L'Asvel reste placée sous l'étroite surveillance de la DNCCG, qui demande régulièrement des comptes au président Parker. D'autant que l'ancienne star des Spurs de San Antonio est directement responsable de cette dégradation importante des finances. C’est lui-même qui a choisi deux sponsors, qui se sont révélés défaillants.
Le plus retentissant est sûrement son association avec un homme d’affaires né en ex-URSS et aujourd'hui détenteur de la nationalité hongroise, Aleksej Fedoricsev. Le milliardaire a fait fortune dans les pièces automobiles, puis dans les engrais, les semences et les produits chimiques, avant de devenir le mécène du basket européen en 2022. Cette année-là, Aleksej Fedoricsev devient président du club de basket de Monaco, l'équipe rivale de l'Asvel, et l'une de ses sociétés, Fedcom Media, acquiert les droits de diffusion télé de l’Euroleague avant de récupérer, l'année suivante, ceux du championnat français. Une concentration "inédite", selon la DNCCG, d'autant plus préoccupante qu'Aleksej Fedoricsev est inscrit, selon les informations de Blast, sur la liste des sanctions par l’Ukraine, qui l'accuse de participer à l’effort de guerre russe, ce que l’homme d’affaires dément. Tony Parker va pourtant décider de se lier à lui et noue, à l'été 2023, un contrat de sponsoring avec la plateforme de diffusion de Fedcom Media. Mais deux ans plus tard, cette dernière, Skweek, a versé seulement 1,7 million d’euros sur les 7 millions promis.
Alors que les difficultés commençaient à poindre, la direction de l'Asvel a entrepris de signer "un avenant", réduisant le montant annuel du contrat de 7 à 2,9 millions. Mais sur cette nouvelle somme, "il reste 1,2 million à régler", précise Patrick Hianasy, le président de la DNCCG. "L’Asvel aujourd'hui se trouve dans une situation où, sans l'appui de son actionnaire principal qu'est M. Tony Parker, le club ne pourra pas faire face à ses dépenses". L'ex-basketteur pense toujours "pouvoir récupérer" cet argent, malgré la saisine, par la justice italienne, de biens d’Aleksej Fedoricsev, à hauteur de 41 millions d'euros.
Un deuxième sponsor défaillant
Outre ce manque à gagner de plus de cinq millions d'euros, l'Asvel a aussi vu un autre de ses sponsors écourter leur partenariat, pourtant "majeur" et estimé entre 5 à 7 millions d'euros par an. Il s'agit de “Smart Good Things”, présenté comme pionnier de l’économie bienveillante et solidaire et dirigé par un homme d’affaires franco-israélien, Serge Bueno. Les conditions d'association entre l’Asvel et ce proche de Tony Parker ont eu de lourdes conséquences pour le club : des "matches de suspension ont été infligés à l'Asvel car des joueurs n'étaient pas payés par le club mais directement par le sponsor”, raconte Bruno Mazale, président des supporters du club féminin, le Kop Asv'elles. Une information confirmée par la Ligue nationale de basket : au moins deux joueurs de l'équipe masculine étaient payés via des montages de Smart Good Things. Rien d'illégal selon Tony Parker, qui confirme la sanction d'une victoire annulée et d'une amende de 25 000 euros, mais renouvelle sa confiance au dirigeant de “Smart Good Things” - entreprise dont l'ex-basketteur est toujours directeur général délégué.
Ambassadeur de la République démocratique du Congo
Pour contrer ces difficultés financières à l'Asvel, Tony Parker semble avoir déjà trouvé un nouveau partenaire, cette fois-ci en Afrique. En septembre 2024, lors d'un déplacement en République démocratique du Congo (RDC), le retraité de 42 ans a reçu du président Félix Tshisekedi un mandat d'ambassadeur du pays. Il devient ainsi une sorte de VRP du pays. Lors d'une conférence de presse en décembre 2024, Tony Parker s'est réjoui de ce "mandat exclusif" signé avec la RDC. "Il y a plus de 100 millions d'habitants, donc il y a un potentiel incroyable, affirme-t-il. (...) J'ai 100% confiance dans les différents ministres et le président pour qu'on collabore et qu'on fasse de grandes choses ensemble sur ce contrat de trois ans."
Une collaboration qui interroge, alors que l’est du pays est ravagé par une guerre. La RDC subit "une agression (...) par un groupe rebelle, le M23, soutenu par le Rwanda", explique Romain Chanson, journaliste à Jeune Afrique. Il a analysé cet affrontement aux multiples répercussions, jusque dans le sport. Selon lui, la RDC veut "imiter le Rwanda qui accueille des événements internationaux, des matches de basket, les championnats du monde de cyclisme, et qui souhaite même accueillir un grand prix de Formule 1". “La RDC s’entoure pour cela de stars et de relais médiatiques, dont fait partie Tony Parker”, observe le journaliste de Jeune Afrique. L’ex-basketteur assure qu’il met “bénévolement” son carnet d'adresses au service du gouvernement congolais. Le 21 janvier 2025, dans un hôtel parisien près de l'Arc de Triomphe, le président de l'Asvel a organisé une soirée baptisée "Invest in DRC" [Investir en RDC] dans le but de convaincre des entrepreneurs français de faire des affaires en RDC. Sur la plaquette, étaient notamment annoncés Bernard Arnault et Xavier "Niels” (sic), bien que ce dernier nous assure n'avoir pas été informé de l'événement.
Le leitmotiv répété par Tony Parker ce soir-là, "Invest in DRC", ressemble étrangement à "Visit Rwanda". Cette campagne rwandaise s'affiche sur les maillots du Bayern Munich ou encore du Paris Saint-Germain contre dix millions d'euros chaque année. L'associé de Tony Parker au Congo, Yacine Fylla, affirme à la cellule investigation de Radio France que le slogan "Invest in DRC" pourrait bientôt s'afficher sur les maillots de l'Asvel. “Les modalités du partenariat éventuel ne sont pas encore discutées”, répond Tony Parker.
Ce contrat avec la RDC semble surtout s'articuler autour du projet de "construire une ‘Tony Parker Academy’ à Kinshasa, pour former des joueurs, qui pourraient être ensuite envoyés à l'Asvel", estime Romain Chanson. Des jeunes qui "une fois devenus forts peuvent être revendus", poursuit le journaliste, et peuvent rapporter ainsi des revenus à leur club formateur.
Un rapport critique de la Chambre régionale des comptes
Cette "Tony Parker Academy" congolaise serait la troisième du genre, malgré l’échec patent des deux précédentes. Créée en 2019 à Lyon, la première Tony Parker Adéquat Academy (TPAA) a aspiré le centre de formation de l'Asvel en se muant en lycée privé, hors contrat, promettant aux jeunes d'allier études et pratique intensive du basket. L’ancien basketteur s'est associé avec Acadomia, spécialiste des cours particuliers, et le groupe d'intérim Adéquat.
Mais quasiment six ans après l'ouverture, et de l’aveu même de son fondateur, "le modèle économique de la Tony Parker Academy est en train d’être redéfini". Seulement une centaine d'élèves y ont terminé leur scolarité et le modèle est déficitaire, cumulant plus de trois millions d'euros de dettes en 2022. Un déficit qui s'explique notamment par la difficile rentabilisation des locaux ainsi que par le déséquilibre des finances entre les élèves qui règlent les 25 000 euros de frais de scolarité annuels et la quarantaine issus du centre de formation de l'Asvel, qui ne paient pas ces frais. Les coûts de la TPAA ont explosé, au point d'entraîner aujourd'hui l’association sportive dans une spirale, récemment dénoncée par un rapport de la Chambre régionale des comptes.
Les difficultés de la TPAA de Lyon n'ont pas alerté le maire de Saint-Ouen en Seine-Saint-Denis, emballé par un projet similaire dans sa commune. Au micro de BFMTV, en février 2023, Karim Bouamrane décrivait cette école, dont l’inauguration est prévue en septembre 2025, comme "un projet assez historique", qui allait "transformer la vie des gens".
Mais deux ans plus tard, l'enthousiasme est retombé. "Une tentative d'ouverture" reste envisagée à la rentrée prochaine, selon l’adjoint au maire Christophe Disic, mais sans s’aligner sur le modèle des campus américains cher à Tony Parker. L'équipe municipale ne souhaite plus créer d'école mais adapter au basket le principe des classes à horaires aménagés. L'articulation reste à penser entre l'Education nationale, le ministère des Sports, le rectorat et Tony Parker qui semble lui-même avoir pris ses distances avec ce projet, même si la mairie de Saint-Ouen se prévaut toujours de son soutien.
L'image de marque d'Issy-les-Moulineaux confiée à Tony Parker et son associé
L'ex-basketteur est également présent dans une autre commune d'Île-de-France : à Issy-les-Moulineaux, où il compte cette fois-ci ouvrir un "Camp'US Tony Parker" sans débourser un centime. Ce centre de formation pour managers et pour néo-bacheliers doit s'implanter au cœur de la Cité des sports de la ville, tout juste rénovée. Le “Camp'US Tony Parker” devait ouvrir en janvier 2025, mais le retard accumulé n'inquiète pas Philippe Knusmann, adjoint au maire chargé du logement et de l'urbanisme : "L'horizon d'ouverture de campus, c'est imminent, assure-t-il, une fois que le nombre d'entreprises signataires sera estimé suffisant pour démarrer l’opération". Des procédures "en cours" mais sans qu'aucun nom d'entreprises partenaires ne puisse être précisé. Le départ du projet de Lucy Education, la société chargée de toute la partie formation, et son remplacement par un homme spécialisé dans l'industrie agroalimentaire, n'inquiète pas davantage l'équipe municipale.
Le maire d'Issy-les-Moulineaux a pourtant accepté de confier l'image de marque de sa ville à Tony Parker et à l’un de ses associés, Serge Bueno. Cet ancien partenaire de l'ASVEL doit devenir, à terme, le gestionnaire de ce "Camp'US". Le duo peut aujourd'hui utiliser les logos et slogans de la ville afin de lancer un projet parallèle à Issy : un système de cartes prépayées permettant à chaque habitant de générer une cagnotte, augmentée à chaque passage en caisse chez un commerçant partenaire. Cette cagnotte est censée ensuite servir à financer un projet social, dont les contours n'ont pu être précisés par l'équipe municipale. Philippe Knusmann assure être "très vigilant" et ne pas "donner un blanc-seing" à Serge Bueno ainsi qu'à Tony Parker, mais les moyens de contrôle à disposition sont limités. L'équipe municipale semble surtout compter sur une redevance qui serait reversée à la commune par les porteurs du projet, mais à condition que ce “Camp’US Tony Parker” soit un succès.
Un projet immobilier avec résidence quatre étoiles, dans le Vercors
Les investissements de Tony Parker ne s’arrêtent pas là. Depuis 2019, l’ancien basketteur a jeté son dévolu sur la station de ski de Villard-de-Lans (Isère), attiré par un partenaire financier de l'Asvel, lui-même impliqué dans une opération immobilière sur l'autre versant du domaine skiable, à Corrençon-en-Vercors. Ce partenaire l'informe d'une opportunité rare en altitude : de futurs droits à construire à Villard, à condition de reprendre la délégation de service public de la société de remontées mécaniques, qui ne trouve pas de repreneur. Via sa filiale "Infinity Nine Mountain" (INM), Tony Parker devient donc l'actionnaire majoritaire de cette société, la SEVLC, et investit, avec divers associés, neuf millions d'euros.
L'envergure de son projet immobilier dans le Vercors ne sera précisée que trois ans plus tard, en 2022. L'Ananda Resort doit comprendre une résidence quatre étoiles, 132 appartements, un pôle indoor d'activités, incluant un spa, un mur d'escalade connecté, des restaurants… La clientèle visée est haut de gamme, bien loin de la spécificité du tourisme dans le Vercors, "une clientèle régionale et familiale" que Tony Parker assure pourtant vouloir préserver. Son gigantisme suscite une opposition immédiate sur le plateau et pousse un millier de personnes à se regrouper au sein d'un collectif, Vercors Citoyens. Ses membres dénoncent une vision "du siècle passé", centrée "sur l'économie des sports d’hiver".
Une vision également rejetée par l'un des premiers associés de Tony Parker dans le Vercors, Tom Wallis. S'il reste en très bons termes avec l'ex-basketteur, il a revendu ses 10% de parts dans Infinity Nine Mountain (INM). Cet entrepreneur local estime qu'il est aujourd'hui "très risqué d'investir sur la neige et le ski alpin à 1 000 mètres d'altitude". Face à un enneigement déjà erratique, "ce type de projet présente un risque élevé de générer des actifs immobiliers qui sont très peu utilisés, qui sont principalement des lits froids", soit occupés moins de quatre semaines par an, déplore un membre de Vercors Citoyens, Jean-Yves Bodin. Mais INM promet que l'Ananda Resort sera occupée dix mois sur douze, un taux de remplissage pourtant très ambitieux en station.
Des dizaines de milliers de mètres cubes de déblais
Autre critique faite à ce projet par l’association Vercors Citoyens : ses nombreuses conséquences environnementales. Ses adhérents citent des dizaines de milliers de m3 de déblais, l'augmentation des besoins en nouveaux touristes dans une station déjà embouteillée quand soleil et neige sont au rendez-vous. Ces inquiétudes sont partagées au-delà du collectif par plusieurs rapports officiels, dont ceux de la Mission régionale d’autorité environnementale d’Auvergne-Rhône-Alpes et du conseil scientifique du Parc naturel régional du Vercors. Contacté, Tony Parker considère qu’il ne s’agit pas d’un "avis défavorable", seulement "des recommandations", dont il assure tenir compte.
Mais à quel horizon ? Car le projet, manifestement, patine. Aucun investisseur ne s'est encore fait connaître, le permis de construire est toujours en attente d'autorisation préfectorale et une fois déclenchée, la procédure pourrait être retardée par un recours juridique, intenté par Vercors Citoyens.
Ce recours juridique se concentre sur un aspect technique du dossier. À l’origine, les droits à bâtir que récupérait INM concernaient une parcelle agricole, éloignée de la station. Mais le projet d’Ananda Resort s’implante désormais sur un parking au pied des pistes. Pour y parvenir, la mairie a procédé à un échange de terrain, voté lors d’un conseil municipal en octobre 2023. Considérant ces deux parcelles comme ayant la même valeur, la mairie a récupéré cette parcelle agricole et a cédé le parking, dont elle était propriétaire, à INM. Comme Vercors Citoyens, Claude Ferradou, conseiller municipal d’opposition, affirme que ces deux terrains - l’un “pentu” et à “vocation agricole” et l’autre, un espace de stationnement de “5 000 m², parfaitement plat, en front de neige" - ne peuvent pas avoir la même valeur, voire que le parking a été sous-évalué dans cette opération. Pour les opposants, la commune aurait perdu, lors de cet échange de terrain, plusieurs milliers d'euros, au bénéfice de Tony Parker et d'Infinity Nine Mountain.
Qu'importent ce recours juridique et le mécontentement suscité par l'Ananda Resort parmi ses concitoyens, le maire de Villard-de-Lans, Arnaud Mathieu, voit dans l'aventure montagnarde de Tony Parker "un challenge réussi" et des affaires qui "prospèrent". Pourtant, quatre ans après les premiers investissements du basketteur dans la station, le dernier bilan de sa société de remontées mécaniques, pour la saison 2023-2024, affiche un million d'euros de pertes, imputé par Tony Parker à la hausse du coût de l'énergie.
Pas les investissements promis, une fois les caméras éteintes
Il y a un domaine qui semble pour l’instant profiter à Tony Parker : il s'agit de ses investissements dans le milieu hippique. En 2021, l’ancien meneur des Spurs a acheté un haras dans le Calvados, avec son ancien coéquipier, Nicolas Batum, après avoir créé son écurie, baptisée Infinity Nine Horses. L'ex-champion de NBA a ensuite pris des participations dans de nombreux chevaux au potentiel déjà identifié et à bon prix. En s'entourant de noms réputés dans le milieu, Tony Parker a rencontré "une belle réussite et surtout, très rapide", salue le fondateur de Jour de Galop, Mayeul Caire.
Comme de nombreux sportifs en reconversion, Tony Parker continue de miser sur son image, en participant à des événements télévisés. Il a par exemple dernièrement participé à l'émission L'Agence, sur TF1, où il a annoncé vouloir lancer sa marque de Cognac, avec un budget estimé à cinq millions d'euros.
Mais un autre passage télévisé a braqué les regards sur sa casquette d'entrepreneur. Lors de la quatrième saison de Qui veut être mon associé ? sur M6, les candidats devaient convaincre Tony Parker et les autres membres du jury d’investir dans leur start-up. Sur le plateau, l'ancien basketteur a par exemple promis, conjointement avec un autre juré, à Camille* d'investir 200 000 euros dans sa start-up. Une promesse réitérée pendant plusieurs mois jusqu'à la diffusion de l'émission, le 6 mars 2024. Tony Parker ne répond alors subitement plus à Camille, qui apprend son désengagement par un tiers. Une fois son entreprise remise sur de bons rails et cette mauvaise expérience dépassée, la jeune femme contacte les autres candidats de l'émission et découvre que pour “une dizaine d’entre eux, ça s'était très mal passé, qu'il n'y avait pas eu les investissements promis, ou une attente très longue et toujours rien", récapitule l'entrepreneuse. "Il y a eu vraiment un gros problème de gestion des investissements de la part de l'équipe de Tony Parker", conclut-elle. De son côté, l'ex-basketteur affirme avoir soutenu plusieurs candidats de l’émission, mais sans avancer de montant précis.
Interrogé par la cellule investigation de Radio France, Tony Parker estime son bilan "très positif". Dans une interview en décembre 2022, il insistait sur sa forte ambition sociale : "J'ai marqué l'histoire de mon sport les 20 premières années de ma vie active, et les 20 prochaines années, j'ai envie d'avoir un impact sur notre nouvelle génération, sur les jeunes et notre société", disait-il. Pourtant, son projet avec Teddy Riner, destiné à accompagner de jeunes espoirs du sport français, s'est soldé par une liquidation judiciaire en septembre 2024. Les deux stars du basket et du judo avaient créé T&T Global Management pour accompagner sportivement, médiatiquement mais aussi financièrement une dizaine de jeunes, en s'inspirant de leur exemple. Mais ils ont manqué de temps et d’”énergie” pour s'investir pleinement, explique aujourd’hui Tony Parker.
Si l’ancien basketteur ne semble pas s'être encore établi comme entrepreneur, une manne financière importante continue de lui être apportée, chaque année, par ses nombreux contrats publicitaires, avec la chaîne de fast-food Quick, le site chinois Alibaba ou encore les montres Tissot. Il est également ambassadeur pour le groupe de luxe LVMH et monnaye aussi sa prise de parole dans des séminaires d’entreprises.
*Elle n’a pas souhaité dévoiler publiquement son identité.
Lire les réponses de Tony Parker aux questions de la cellule investigation de Radio France
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