Crues et inondations : face au risque, la solution des villes éponges
Intensifié par le changement climatique et l'urbanisation, le risque inondation concerne directement 1,4 milliard de personnes à l'échelle mondiale, dont 44 millions de Français. Face à l'urgence de s'adapter, certains pays misent sur le concept de la ville éponge, qui offre des pistes écologiques pour renforcer la résilience des villes aux événements extrêmes.
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Cet article a été publié une première fois en 2023 par le média Nowu, spécialisé en écologie.
Quelles sont les causes des inondations ?
Porté par l’artificialisation des sols et le changement climatique, le risque d'inondation concerne une part grandissante de la population : les 2/3 de la population française, répartis dans la moitié des communes du pays, y sont ainsi vulnérables.
En temps normal, quand la pluie tombe sur une zone urbaine, l'eau tend à ruisseler le long de surfaces imperméables (trottoir, route, toit...) avant d'atterrir dans des collecteurs d'eau de pluie. Elle est redirigée dans un point de stockage ou une voie d’eau existante, par exemple, un canal ou l’océan.
Si ce réseau est débordé, le trop-plein d’eau se déverse alors où il peut, en faisant de gros dégâts.
Qu'est-ce qu'une ville éponge ?
Face à la nécessité d'adapter et repenser les villes pour améliorer leur résilience face aux événements climatiques extrêmes, le concept de "ville éponge" s'est développé au début des années 2010, particulièrement aux Pays-Bas et en Chine.
L'État chinois a lancé en 2015 un programme pour aider ses villes à mieux résister aux inondations : 80% de ses zones urbaines devront être capables d’absorber et réutiliser 70% de leurs eaux de pluie d’ici 2030.
Les villes éponges combinent plusieurs méthodes pour atteindre cet objectif : construction et/ou restauration de zones humides, création d'espaces verts, installation de toits végétalisés, utilisation de revêtements poreux pour les routes, trottoirs ou parkings, création de zones transformables en bassins éphémères en cas de fortes pluies...
Ces différents mécanismes aident l’eau à s’infiltrer dans le sol, où elle est collectée par les nappes phréatiques, des tunnels et des réservoirs de stockage, avant d'être rejetée dans le point d’eau le plus proche ou d'être utilisée pour approvisionner la ville en eau sur le long terme.
Les avantages de la ville éponge
La ville éponge retient l’eau, plutôt que chercher à tout prix à la repousser. Ce concept fait surtout appel des méthodes écologiques, qui limitent l’artificialisation des sols et favorisent la végétalisation des zones urbaines. "Les mesures de 'ville éponge' sont conçues pour faire face à environ 180 à 200 millimètres de pluie sur 24 heures", précise Faith Chan, professeure agrégée à l'Université de Nottingham Ningbo, interrogée par Reuters.
Construire quelques parcs par-ci par-là, ça ne suffit pas. La ville éponge doit combiner un maximum de ces outils : mis en place de manière isolée, ceux-ci ne sont pas efficaces en cas de phénomène météorologique extrême.
Les limites de la ville éponge
Bien conçue, une ville éponge limite l’impact de certaines catastrophes. Elle ne peut cependant pas faire des miracles. La ville chinoise de Zhengzhou, pourtant membre du programme chinois de développement des villes éponges, a ainsi subi de fortes inondations en juillet 2021.
Transformer une ville existante en ville éponge est un procédé coûteux : en reprenant l'exemple chinois, une étude de 2021 a estimé que le coût moyen des travaux à 100 millions de yuans (environ 12,7 millions d'euros) par km2.
Comment prévenir les inondations de manière écologique ?
Quelques bons réflexes pour les particuliers qui logent dans une maison avec jardin : éviter de l'artificialiser sur une trop grande zone, faire la part belle à la végétation qui va faciliter l'infiltration de la pluie dans le sol. Les jardins de pluie sont également une solution pratique et écologique pour recueillir l'excédent d'eau sur un temps court, en cas de fortes intempéries.
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