En Lozère, un maire fait payer l'accès aux bois de sa commune pour réguler l'afflux de visiteurs
Entre le brame du cerf et la cueillette des champignons, face à l'afflux des curieux, un maire de Lozère a décidé de réglementer l'accès à sa commune, car les visiteurs d'un jour se garaient n'importe où.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
Dans le petit village des Salces, en Lozère, 90 habitants vivent à l'année. Mais à l'automne, la forêt attire beaucoup trop de monde. Alors, la mairie a décidé de limiter l'accès à ses 1 000 hectares de bois. Il faut payer pour rentrer en voiture et payer pour cueillir des champignons. "On vient, c'est pour le plaisir. Même un euro, c'est trop, pour aller ramasser une dizaine de champignons", déplore un visiteur.
Ce sont deux arrêtés municipaux qui réglementent désormais le stationnement en forêt et la cueillette. C'est toutefois gratuit pour les 90 habitants du village des Salces, comme Jean-Pierre, et payant pour les autres. "Ils ne sont pas contents parce qu'ils paient une carte, mais 15 euros une journée pour faire cinq kilos de champignons, je veux dire, il ne faut pas exagérer. Quand ils vont en ville et se garent, ils paient bien leur stationnement. Eh bien, là, c'est pareil", estime l'habitant.
Quinze euros la journée, et 100 euros l'année. Les touristes seront moins nombreux cet automne. Jean-Pierre a retrouvé le sourire dans ces bois. Il s'agit également de préserver l'environnement. Il y avait trop de dérangements, du bruit, des véhicules, des déchets, des excès : "Il y a eu de l'abus, les gens montaient notamment du Gard, de l'Hérault, sans carte et puis, c'était pour les vendre. Et ça, ça passe mal", explique-t-on.
Des amendes en cas de non-respect de la réglementation
La saison des champignons est aussi celle du brame du cerf, qui attire tout autant des visiteurs. Un petit groupe est venu observer cette nature à quelques kilomètres des Salces. Leur guide, Gonzalo Diaz, a fortement diminué le nombre de ses visites pour respecter la tranquillité des animaux. "On a toujours envie d'aller de plus en plus près, d'essayer presque de toucher l'animal, de le sentir, etc. Et là, on va le déranger. C'est-à-dire qu'on va semer la panique au sein de l'abri de biches. Et quand ça arrive 20, 30, 40 fois dans la journée, ça crée un dérangement. Il faut absolument éviter tout ça", souligne-t-il.
Aux Salces, la parade nuptiale des cerfs est désormais réservée aux détenteurs de cartes payantes ou à ceux qui viennent à pied. Les contrevenants risquent cette année 135 euros d'amende et quatre points de permis s'ils viennent en voiture.
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