Sommet de l'ONU : "L'océan est le parent pauvre de la recherche scientifique et pourtant, c’est extrêmement important", souligne Thomas Pesquet
Le sommet des Nations unies sur les océans s'ouvre à Nice, lundi, avec pour objectif de renforcer la protection des aires marines et de leur biodiversité.
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"L'océan est le parent pauvre de la recherche scientifique et pourtant, c'est extrêmement important, c'est un poumon de la planète, une réserve de biodiversité", souligne, lundi 9 juin, sur France Inter l'astronaute Thomas Pesquet. Le sommet des Nations unies sur les océans s'ouvre à Nice, avec pour objectif de renforcer la protection des aires marines et de leur biodiversité. Une soixantaine de chefs d'État et de gouvernement sont présents, ainsi que des ONG et des entreprises.
Au cours de ses missions à bord de la Station spatiale internationale, Thomas Pesquet a pu observer "la fragilité de la Terre et de l'océan" et "la pollution liée à l'activité humaine". L'astronaute se trouve au sommet de Nice dans le cadre de Space4Ocean Alliance, une initiative du Cnes (Centre national d'études spatiales) pour renforcer le rôle du spatial dans la préservation des océans. Les satellites ont "un rôle primordial" pour "ausculter la planète", explique Thomas Pesquet.
"C'est grâce au spatial qu'on sait aujourd'hui qu'il y a le changement climatique"
"On n'a pas une flotte de bateaux tous les 200 m pour mesurer la température dans l'océan Pacifique, par contre, on a des satellites qui ont une mesure répétitive, tous les jours, dans les mêmes conditions, et qui nous permettent d'avoir gratuitement ces données, qui sont diffusées à tous les scientifiques. C'est grâce au spatial qu'on sait aujourd'hui qu'il y a le changement climatique", ajoute-t-il. L'objectif est de renforcer cette coopération.
Mais cette mise en commun des données scientifiques est remise en question avec le retour de Donald Trump au pouvoir aux États-Unis, qui a procédé à de larges coupes budgétaires dans la science. Pour l'Europe, "l'impact est majeur parce que les missions spatiales se font traditionnellement en coopération, ce sont des choses où on essaye de partager les budgets pour le faire le plus efficacement possible, c'est aussi un milieu où il n'y a pas de frontière", observe l'astronaute.
"Il faut sécuriser notre politique spatiale"
Ces derniers mois, "la géopolitique nous impacte de tous les côtés, que ce soit la Russie, qui était un partenaire traditionnel de l'exploration spatiale, la Chine, avec qui c'est un peu compliqué de travailler, et aujourd'hui les États-Unis. On va être impactés dans tous nos programmes européens". Mais Thomas Pesquet veut y voir aussi "une chance pour l'Europe de s'unir un petit peu".
"L'aventure spatiale a toujours été quelque chose qui permet d'avoir un but commun, qui permet de s'allier. Peut-être qu'aujourd'hui avoir un programme spatial un peu plus ambitieux au niveau européen serait une bonne idée", dit-il. "Il faut être capables de lancer nos propres satellites", insiste-t-il. "Il faut sécuriser notre politique spatiale", "essayer, en tant qu'Européen, d'être un peu plus leader".
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