: Reportage "L'objectif c'est de recréer une végétation adaptée au site" : dans les Yvelines, les chalets de l'étang de la Galiotte sont menacés de destruction
À une trentaine de kilomètres de Paris, sur les bords de l'étang de la Galiotte, le département des Yvelines demande la déconstruction des chalets familiaux qui affaissent les berges.
C'est un petit paradis naturel, à seulement 30 kilomètres de Paris : l'étang de la Galiotte, dans les Yvelines. C'est un lieu de villégiature pour une trentaine de familles mais depuis quelques semaines, elles ont lancé une pétition pour pouvoir rester sur place. Le département demande la libération des lieux d'ici la fin de l'année pour des raisons écologiques : les chalets ont causé l'affaissement des berges et des dégâts sur la biodiversité du site selon le département.
C'est au milieu des hérons, des cygnes et des oies sauvages qu'on découvre la trentaine de cabanes flottantes aménagées par les habitants sur cet étang d'une vingtaine d'hectares. "Vous voyez l'arbre horizontal ? Descendez un peu, vous allez voir un gros, gros oiseau", commente Alain.
"Avec le coucher de soleil, le soir, c'est fantastique"
Malgré quelques immeubles plus loin, on est ici dans un écrin de nature avec une vue imprenable sur l'étang. Pour la plus grande joie d'Alain : "Vous mettez une chaise longue ici. Avec le coucher de soleil, le soir, c'est fantastique !"
Les chalets ont été construits par des pêcheurs au milieu du 20e siècle et ils les ont agrandis au fil des années. Aujourd'hui, les propriétaires comme Noël y passent un week-end de temps en temps.
"Vous avez une pièce de vie qui doit faire cinq mètres sur trois, à peu près. On n'a pas de frigo. On a des toilettes sèches. C'est tout petit."
Alainà franceinfo
Mais dans huit mois, ces chalets devront avoir disparu. Le département a annoncé, en 2022, aux propriétaires que leur convention d'occupation ne sera pas renouvelée une fois arrivée à terme. Ils ont donc jusqu'au 31 décembre pour démonter leur cabane pour des raisons écologiques. "L'objectif, c'est de pouvoir retirer des constructions humaines, de recréer une végétation qui est adaptée au site et puis de créer quelques aménagements mais beaucoup plus doux", justifie Sophie Danlos, directrice de l'environnement du département des Yvelines.
"Quasiment 1 000 tonnes de déchets à évacuer sur un petit chemin de halage"
Pour les habitants, la décision est difficile à accepter. Comme Noël, certains ont investi d'importantes sommes dans leur chalet : "On a dû refaire tout le plancher et changer des bidons. Ça nous a coûté autour de 15 000 euros. Pourtant, c'est un petit chalet."
La démolition est d'autant plus incompréhensible qu'elle-même causerait des dégâts environnementaux, selon Emmanuel Soyer, représentant des habitants de la Galiotte : "37 chalets qui font à peu près 20 tonnes chacun, on arrive quasiment à 1 000 tonnes de déchets qu'il va falloir évacuer par des bennes sur un petit chemin de halage qui est très étroit. Ça risque de ne pas se faire d'une manière très positive pour l'environnement." Les habitants espèrent encore pouvoir garder leur chalet, notamment grâce à leur pétition. Elle a déjà recueilli près de 4 000 signatures.
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